Comme le veut la tradition de l'émission, les animateurs ont procédé à l'élection de l'homme du match. Si les noms de Landreau, Rothen et Armand sont régulièrement revenus, c'est avant tout celui de Le Guen qui a été le plus cité. Gilbert Brisbois a ainsi salué le courage de l'entraîneur, qui "a mis Kalou et Pauleta sur le banc et remporté un match donné comme perdu en alignant des joueurs qui n'étaient pas en confiance."
Rolland Courbis a renchéri : "La coupure de quinze jours n'a pas fait du bien qu'aux joueurs, mais au staff technique et en particulier à Paul." Interrogeant un peu plus tard dans l'émission Sylvain Armand (il lui sera reproché avec humour de ne pas avoir été capable de marquer deux buts), Courbis touchera dans le mille en devinant que l'une des consignes de Paul Le Guen à ses joueurs a été d'empêcher Keita, Kovacevic et Carrière de développer leur jeu au milieu de terrain.
"Plusieurs éléments se valent sur le banc"
Sur le choix des joueurs alignés, Daniel Riolo, auteur de "L'Histoire du PSG" (éd. Hugo Sport), reconnaît que Paul Le Guen a fait un choix payant. Mais il conteste l'idée qu'une telle option aurait fonctionné à coup sur par le passé ou qu'elle fonctionnera dans le futur. "Sur quel match a-t-on pu voir jusqu'à présent un bon Luyindula ? Qu'est-ce qui pouvait justifier que ce joueur, depuis qu'il est au PSG, soit titulaire ? Rien. A mon sens, Paul Le Guen a tout simplement pris l'option d'aligner trois joueurs véloces en attaque. Il a jugé que pour aller jouer à Lens, en contre, il était mieux de jouer avec ces trois-là," référence au trio offensif composé de Diané, Frau et Luyindula.
A présent que certains joueurs, de retour de blessure, sont venus renforcer l'effectif parisien, Daniel Riolo estime que la richesse du banc doit permettre à Paul Le Guen de faire tourner certains éléments à l'intérieur d'un système bien défini. "En dehors de Kalou qui perd des points de semaines en semaines, Le Guen dispose d'un banc où plusieurs éléments se valent. Par exemple, je pense qu'avec Chantôme à la place de Clément, le PSG aurait tout aussi bien marché contre Lens. Et rien ne dit qu'avec Pauleta à la place de Luyindula, ça n'aurait pas tourné de la même façon. Je ne vois pas ce qu'a fait Luyindula dimanche soir que Pauleta ne peut pas faire."
"Luyindula est devenu indispensable au PSG"
Avis que ne partage pas Gilbert Brisbois, qui ne tarit pas d'éloges et fait même l'apologie du joueur natif du Congo : "Déjà à Benfica, il avait fait un très bon match. C'est suite à sa sortie que le PSG a perdu. Il était le seul à garder le ballon, à gêner la défense, à aller au contact. Ce que ne sait pas faire Pauleta, qui ne dribble pas, qui ne va pas chercher le ballon. Luyindula peut apporter beaucoup. Je pense qu'il est désormais indispensable au PSG." Riolo a de son côté été particulièrement charmé par la prestation de Frau : "Il a été entreprenant et a provoqué. Il a remonté beaucoup de ballons. Il est vrai qu'il garde le ballon un peu trop parfois, qu'il le lâche au mauvais moment. Mais il est régulier. Il mérite que Le Guen lui accorde sa confiance."
La question de la pérennisation du système de jeu employé à Lens (4-3-3) inspire des commentaires divers de la part des animateurs. Ainsi Jean Rességuié se montre tout à fait sceptique sur l'utilisation du 4-3-3 à domicile. A contrario, Gilbert Brisbois considère qu'il "serait fou de changer de système à huit journées de la fin. Le 4-3-3 a fonctionné chez le deuxième du championnat, qui a été défait. Il n'y a aucune raison de ne pas systématiser cette organisation." Rolland Courbis a approuvé : "Paul a trouvé à Lens un système et les joueurs pour le faire marcher. Je pense qu'il va maintenant garder ce système mais changer des pions à l'intérieur."
"Le 4-4-2 utilisé auparavant par Le Guen était trop risqué"
Daniel Riolo a rappelé que ce système avait déjà été utilisé avec succès par Paul Le Guen, en Coupe de l'UEFA contre Athènes puis en Championnat face à Nancy, soit deux fois à l'extérieur. Le 4-4-2 utilisé plusieurs fois à l'extérieur a été une erreur selon Rolland Courbis, parce qu'il était utilisé au mauvais moment : "Paul a joué plusieurs fois avec 4 attaquants, étant donné que je considère Gallardo comme un joueur offensif. Si vous ajoutez à ce quatuor Rothen, qui joue comme n°8 ou n°10, cela vous laisse un seul milieu défensif pour tenir la maison. Dans une situation où une équipe a besoin de confiance, je pense que ce n'était pas la bonne solution. Ce jeu offensif peut trouver son sens dans une période euphorique."
Mais alors, à la lumière du résultat obtenu à Lens, doit-on se passer de Kalou, Pauleta et Gallardo ? C'est la question que ce sont posés les journalistes. Pour Daniel Riolo, le cas de Kalou n'est pas nouveau : "Tout le monde sait qu'il n'a été que sporadiquement présent cette saison et que c'est, tout bien pesé, un joueur irrégulier. Mais concernant Pauleta, je reste sur mes positions en considérant qu'il est indispensable. On avait voulu se passer de lui contre Sedan. Le résultat, c'est que ça n'avait pas du tout marché. Contre Lens, Le Guen a fait un choix ponctuel qui a fonctionné, ce qui ne doit pas remettre en cause le statut de ce joueur."
"Désormais, Pauleta sera probablement sur le banc à l'extérieur"
A la suggestion formulée par Gilbert Brisbois d'utiliser désormais Pauleta comme titulaire à domicile et comme joker à l'extérieur, Rolland Courbis a répondu : "Je pense que c'est une bonne idée et que c'est ce que Paul fera. Il renouvellera le système de 4-3-3 à l'extérieur. A domicile, il jouera à mon avis avec deux véritables attaquants en pointe. De cette façon, Luyindula sera capable de remonter les ballons jusqu'à hauteur de Pauleta, Rothen et Frau se chargeant de leur côté d'animer les ailes."
Pour conclure l'émission, Gilbert Brisbois s'est questionné sur ce qu'il assimile à une idée reçue : "En vertu de quoi a-t-on décrété dans les médias que les joueurs du PSG n'ont pas l'habitude de jouer le maintien ? Armand, lorsqu'il jouait à Nantes, ne jouait pas régulièrement le maintien ? Et Diané, à Strasbourg ? Et Landreau ?" Tout en concédant qu'un club qui n'a pas l'objectif de joueur le maintien en début de saison peut être décontenancé lorsqu'il se retrouve en mauvaise posture, Rolland Courbis a combattu fermement l'idée que des joueurs de haut niveau ne puissent se mobiliser pour sauver leur club d'une mauvaise passe : "Un joueur qui joue la Champion's League possède les qualités psychologiques et de concentration pour jouer le maintien pendant une saison", a-t-il insisté.