Histoire d'une incompréhension
Lorsqu'il le recrute en début de saison, Guy Lacombe compte sans nul doute donner du temps de jeu à celui qui a été un de ses joueurs lorsqu'il était entraîneur de Guingamp. Joueur formé à Lyon, David Hellebuyck a rendu de fiers services à l'AS Saint-Etienne sur son flanc gauche entre 2001 et 2006. Les premiers matchs de la saison trahissent la confiance que lui accorde son mentor : entrant en jeu à Lorient, à Sochaux puis contre Lille, Hellebuyck obtient une première place de titulaire face à Derry City, lors du 1er tour de Coupe de l'UEFA. Mais les semaines suivantes, malgré un but important à Monaco, ses prestations quelconques – notamment à Geoffroy-Guichard, contre son ancien club – ravisent l'entraîneur aveyronnais.
Invité à jouer en réserve
L'automne est pénible pour le joueur, qui est souvent laissé à disposition de la CFA. Durant l'hiver, une seconde chance lui est donnée. David Hellebuyck enchaîne les matchs, sans pour autant convaincre. L'arrivée de Le Guen coupe net cette dynamique : le Breton prévient le natif de Nantua (Ain) qu'il ne comptera pas sur lui au printemps. Deux titularisations (à Athènes, face à l'AEK, et à Sochaux, en ¼ de finale de Coupe de France), ainsi que de rares convocations destinées à combler l'absence d'un joueur indisponible, extraient le joueur de son quotidien morose au sein de l'équipe réserve.
Deux bons matchs dans la saison
Toute cette saison, le milieu de 28 ans a semblé comme paralysé par l'enjeu. A aucun moment, ou presque, il n'a été possible de le voir évoluer à son véritable niveau. Au rang des exceptions viennent à l'esprit une belle prestation, lors de la victoire 4-0 contre le Panathinaïkos ou encore à Lyon (17e journée). Au poste de milieu offensif gauche, Hellebuyck a réussi au cours de ces deux rencontres à proposer des solutions à ses partenaires et démontré la précision de son pied gauche.
Un costume trop grand
Le reste du temps, il n'a été que l'ombre de lui-même. Au point, parfois, de friser le ridicule : on pense à la réception de Valenciennes, ou pire, de l'Hapoël Tel-Aviv, où son jeu a été un festival de passes, de centres et de tirs manqués, donnant l'impression d'un joueur totalement perdu au milieu du gazon. Malgré une envie et une combativité indéniables, sa capacité à gérer la pression dans un club de standing a montré ses limites.
Un talent inversement proportionnel à l'état d'esprit
Cette saison très tôt compromise n'a pas échappé à l'intéressé. Fin avril, il reconnaît dans un courageux entretien avoir failli, sans critiquer qui que ce soit et affirme que l'intérêt du PSG passe avant le sien. Une belle mentalité qu'on ne trouve malheureusement pas chez tous les joueurs, fussent-ils de meilleur niveau que Hellebuyck. Aujourd'hui, il est à peu près certain que celui qui remporta en 1997 le championnat d'Europe des moins de 19 ans ne sera pas parisien la saison prochaine. Reste que les clubs qui souhaiteraient le recruter risquent de ne pas se bousculer au portillon.
Les stats de Hellebuyck
- 19 matchs joués (dont 15 comme titulaire)
- 1 but, 2 passes décisives
- 0 carton jaune, 0 carton rouge
- Moyenne annuelle "Planète PSG" : 4,43