Et pourtant : avec seulement cinq buts inscrits, au soir de la rencontre qui l'a opposé à l'Olympique de Marseille, le Paris Saint-Germain fait la soupe à la grimace. Ses attaquants ne marquent pas, ou peu, si bien que les Rouge et Bleu, s'ils perdent peu (une seule défaite en sept matchs), ne gagnent presque pas (une seule victoire). Dans ces conditions, difficile en effet de l'emporter dans un jeu qui consiste précisément à marquer un but de plus que l'adversaire. Pour l'heure, le PSG a déjà commis trois 0-0 (face à Sochaux, Lens et Metz) et deux 1-1 (contre Lille et Marseille). Mais à qui la faute ?
Les joueurs
On peut tout d'abord tenter d'examiner et d'évaluer chacun des joueurs qui composent l'attaque parisienne, bien qu'il faille bien entendu garder à l'esprit que le football est un sport collectif et que c'est par ce biais-là que le but survient. Joueur le plus utilisé par Paul Le Guen (il a disputé tous les matchs), en soutien de Pauleta dans un premier temps, puis à la pointe d'un trident offensif (4-3-3), Luyindula n'a pourtant inscrit qu'un seul et unique but. S'il n'est pas à proprement parler un finisseur, Luyindula n'en a pas moins été en deçà des attentes placés en lui, surtout au regard de sa très bonne fin de saison passée. Hormis à Lens (0-0), il n'a pas été performant. Son très beau but de la tête face à Marseille (1-1) pourrait lancer sa saison. Car le PSG a besoin que ce joueur imprévisible soit à son meilleur niveau...
Deuxième joueur le plus utilisé par l'entraîneur breton, Frau s'est montré encore moins convaincant que le Franco-Congolais. Cantonné au cours des 3 premiers matchs au rôle de milieu droit, il a été catapulté au poste d'ailier gauche contre Le Mans (2-0) puis Marseille (1-1), un poste plus conforme à ses prérogatives d'attaquant bien que son pied droit puisse être considéré comme un nouvel handicap. Si on lui pardonne bien volontiers son incapacité à construire le jeu, à réaliser des passes longues et à défendre dans un schéma de type 4-4-2, on comprend plus difficilement son manque de réalisme en 4-3-3... Son but contre Lille doit absolument l'amener à se montrer plus rigoureux dans le dernier geste.
Malgré un temps de jeu également intéressant, Diané (titulaire quatre fois) s'est également montré contreproductif avec un seul but inscrit. A la décharge de l'Ivoirien cependant, il faut relever le niveau tout à fait honnête de ses prestations, face au Mans (2-0), à Lens (0-0), contre Lille (1-1) où il provoque un penalty et face à Marseille (1-1). Sa faculté à semer le trouble dans les défenses adverses a plusieurs fois créé des situations dangereuses, malheureusement trop rarement concrétisées. Titularisé, pour la première fois depuis l'arrivée de Le Guen, à domicile, Diané doit impérativement se montrer plus efficace si ce système est amené à être reproduit.
Encore indéboulonnable il y a quelques mois, Pauleta vit un début de saison très difficile. Son temps de jeu réduit (3 titularisations) au regard de son statut ne lui a pas permis de briller. Malgré tout, il a su trouver le chemin de but à Lorient (1-3), bien qu'au final cette réalisation ait été sans incidence. Reste qu'à chacune de ses apparitions, le Portugais n'a pas été ébouriffant non plus. Frappant le poteau contre Sochaux (0-0), il ne parvient pas contre Lille (1-1) à inscrire un penalty qui aurait pu s'avérer décisif...
Le cas d'Arnaud enfin, est très particulier. Outre qu'il s'agit d'un joueur inexpérimenté et donc pardonnable, il n'a tout simplement pas joué énormément. En temps effectif, son temps de jeu ne représente qu'un tiers des matchs disputés depuis le début de la saison. Ensuite parce qu'il n'a jamais joué ailleurs qu'au poste de milieu droit, où il lui est difficile bien entendu d'exprimer son adresse devant le but. Mais le culot aidant, il n'a pas hésité à effectuer une volée contre Metz (0-0), et s'est montré vif et combatif pour sa première titularisation au Parc des Princes, contre Lille (1-1).
Et Paul Le Guen ?
Reste le cas de Paul Le Guen, bien sur. Depuis le début de la saison, le technicien parisien a tout essayé, ou presque. Pas moins de trois organisations offensives ont été testées, sans succès. La dernière formule employée paraît intéressante sur le plan du mouvement, même si elle a encore tout à prouver en terme d'efficacité. Si l'on s'attarde un peu plus précisément sur son coaching, c'est-à-dire son rôle pendant les matchs, le bilan du Breton est mitigé. Certes, lors de la réception de Lille, il a fait une bonne pioche en faisant entrer Diané et Frau en fin de partie pour obtenir l'égalisation. En revanche, contre Lorient, il est en partie responsable du naufrage de l'équipe en désorganisant complètement le collectif parisien alors que celui-ci dominait les débats. De même, à Lens, il s'est probablement montré trop prudent en ne laissant à Gallardo que des miettes en fin de partie et en préférant faire entrer Arnaud plutôt que Pauleta, qui aurait pu faire la décision sur une telle rencontre. Sa gestion des prochaines journées sera capitale.
Les statistiques :
Luyindula : 7 titularisations (100%), 581 min. (89%), 1 but (0,14 par match). Moyenne "Planète PSG" : 5,2.
Frau : 5 titularisations + 2 entrées en jeu (100%), 444 min. (68%), 1 but (0,14 par match). Moyenne "Planète PSG" : 4,5.
Diané : 4 titularisations + 3 entrées en jeu (100%), 432 min. (66%), 1 but (0,14 par match). Moyenne "Planète PSG" : 5,5.
Pauleta : 3 titularisations + 2 entrées en jeu (71%), 277 min. (43%), 1 but (0,2 par match). Moyenne "Planète PSG" : 4,8.
Arnaud : 2 titularisations + 2 entrées en jeu (57%), 176 min. (27%), 0 but. Moyenne "Planète PSG" : 5.