Titulaire au poste de défenseur central droit depuis le début de la saison (il n'a manqué que la première rencontre de la saison, au Parc des Princes, face à Sochaux), Grégory Bourillon se satisfait d'être devenu en peu de temps un des joueurs quasi inamovibles du onze de Paul Le Guen. Le contraire aurait été il est vrai étonnant puisque c'est l'arrivée du joueur de 22 ans a été précisément voulue par l'entraîneur breton. Mais paradoxalement, on ne peut pas dire que l'ancien Rennais figure parmi les grandes satisfactions du PSG de ce début de saison. Il s'en explique : "Je sais que je ne suis pas au top. Je n'ai pas encore retrouvé mes capacités d'avant la blessure. Il y a un long délai pour retrouver la vitesse, la tonicité, et la capacité de réaction. Il faut que je retrouve aussi les repères et les automatismes."
"Je n'ai pas encore retrouvé mes qualités dans les duels et dans la relance, poursuit-il. Ni la puissance de ma jambe, ni le coup de rein pour me retourner. J'essaye de compenser en anticipant encore plus. Et puis il n'y a pas que la blessure. J'ai aussi changé de club entre temps. Il a aussi fallu me réadapter à un nouvel environnement et à de nouveaux coéquipiers. Mais je sais que je suis capable de beaucoup mieux. Ce n'est pas frustrant, parce que je m'attendais à ne pas être opérationnel dès la mi-septembre. Il faut prendre en compte tous les paramètres et pas seulement le sportif. Mais le temps joue pour moi. A force d'enchaîner les matchs, j'irais de mieux en mieux."
Discret, presque effacé, le profil de Grégory Bourillon sur le terrain ne diffère pas tellement de celui de son prédécesseur, David Rozehnal : "Cela a toujours été comme ça, se défend-t-il. Mes qualités ne flashent pas. Un spectateur qui regarde le match ne va pas se dire : "Oh, Bourillon est trop fort !". Maintenant, vous ne m'avez pas vu non plus à mon meilleur niveau. Je suis discret. Mais cela plait peut-être plus aux spécialistes du métier, aux techniciens, qu'au spectateur lambda."
Mais après tout, ce comportement sur le terrain n'est-il pas une force, au regard de la complémentarité qu'il peut afficher avec celui de Zoumana Camara ? Le défenseur aux 19 sélections en Espoirs acquiesce : "A Saint-Etienne, Zoumana jouait avec Hognon, qui possède plus mon profil. Et moi j'évoluais avec Mensah qui est plus un joueur de duel comme lui. J'ai choisi de jouer à droite parce que je préfère et lui cela ne le dérangeait pas d'évoluer à gauche. Mais le temps fera qu'on sera de plus en plus solide. A nous de bien communiquer avec également les deux latéraux pour faire une bonne ligne derrière."
Recruté par le club de la capitale fin juillet, Grégory Bourillon n'a cependant pas encore trouvé le temps de s'installer. Aujourd'hui, il est toujours à la recherche d'un appartement, de préférence à proximité de Paris, quand la plupart des joueurs optent plutôt pour un domicile dans les Yvelines, c'est-à-dire proche du centre d'entraînement. "Après c'est un choix de vie, mais je préfère être en ville. Pas forcément dans Paris, mais le plus proche possible."
Le joueur formé à Montsurs (Mayenne) revient également sur les circonstances de son arrivée au PSG. "Très bien accueilli", selon ses dires, il ne connaissait en tout et pour tout que deux joueurs, croisés en équipe nationale : Jérémy Clément et Bernard Mendy. A l'occasion du stage estival de Trouville, fin juillet, il a même du se soumettre à un exercice de bizutage. Intitulé de l'épreuve : pousser la chansonnette devant le vestiaire au grand complet. Grégory Bourillon a porté son choix sur "Petite Marie" de Francis Cabrel. Comme pour mettre un peu de finesse dans ce monde de brutes.
