Publié le 29 Septembre 2007 à 15h40 par Jool
Interrogés par football365.fr, plusieurs anciens joueurs parisiens - à savoir Algérino, Cauet, Halilhodzic, Ljuboja, Maurice, Robert et B. Rodriguez - ont livré leur sentiment sur la situation actuelle du club. Les joueurs, le Parc des Princes, Paul Le Guen, l'avenir de l'équipe : de multiples sujets ont été abordés.
Jimmy Algérino : "Les résultats sont moyens mais je ne suis pas trop surpris. Je pense même qu'ils sont dans le bon timing car ils ont beaucoup de jeunes qui n'ont pas d'expérience. (...) Ce n'est pas plus dur de jouer au Parc qu'ailleurs. Les adversaires ne viennent plus y faire le match de leur vie. Si un joueur est tétanisé, il n'a rien à faire au PSG. Je pense même qu'il devrait arrêter le foot et rentrer chez lui. (...) Pauleta reste un très bon joueur mais il terminera certainement sa carrière à la fin de l'année. Idem pour Gallardo. Le PSG veut créer une équipe et ce n'est pas avec eux qu'il le fera. Je suis un peu plus mitigé sur le cas de Yepes, qui est un défenseur sérieux et appliqué. Il peut rendre encore pas mal de services au PSG."
Benoît Cauet : "Il peut y avoir un blocage momentané chez certains joueurs. Mais il faut être patient, ça va venir. Le Guen connaît très bien le club. Dans peu de temps, Paris sera en haut. Et le public y sera formidable. (...) Nos joueurs avaient tous des “couilles” et avaient tous réussi. Paris a une grande histoire, un public formidable, c'est un grand d'Europe. Les joueurs doivent donner tout ce qu'ils ont et ça passera."
Vahid Halilhodzic (photo) : "Je suis évidemment l'actualité du PSG qui est un grand club à mes yeux. Quand j'entraînais Paris, je ne me souviens pas avoir perdu beaucoup de matchs mais la deuxième année avait été terrible. Il y avait eu un complot à l'intérieur du club pour que j'échoue. Vous, les médias, aviez aussi joué votre rôle. Je remarque que Paul Le Guen a plus de clémence. (...) La caractéristique des attaquants parisiens repose sur la vivacité et la prise des espaces. Il n'y en a pas beaucoup au Parc. Je pense notamment à Diané, un garçon talentueux mais qui a besoin de courir pour exprimer son potentiel. Mais ils ne le peuvent pas. (...) Quand vous avez Pedro (Pauleta), un garçon extraordinaire qui a fini deux ou trois fois meilleur buteur, ou Mario Yepes, qui a toujours fini dans les équipes types de L1, c'est bizarre. Ces deux joueurs ont un fort salaire, ce sont eux qui doivent apporter un plus. Le font-ils ? Je ne sais pas. Mais les laisser sur le banc peut, à terme, créer une situation malsaine. (...) Il faut des joueurs avec des qualités footballistiques et mentales au-dessus de la moyenne. Il faut avoir une sacrée confiance en soi pour réussir ici. Et puis, il faut des joueurs qui sachent faire la bonne passe au bon moment, ou tenter un dribble quand il le faut. Il faut que toute l'équipe fasse corps, surtout quand on est à un moment crucial comme l'est le PSG actuellement."
Danijel Ljuboja : "Je suis en Allemagne et je n'ai pas accès aux images. Je sais seulement que ce n'est pas génial. (...) Avec Strasbourg, j'ai souvent marqué au Parc des Princes. Mais c'est quand j'ai signé au PSG que je me suis vraiment éclaté. J'ai aussi eu la chance que tout me réussisse. Et quand le public t'a adopté, c'est gagné. Visiblement, ce n'est pas encore le cas. (...) Encore une fois, je ne suis pas tous les jours avec le groupe. Il faut voir pourquoi cela ne marche pas mais il est un peu trop facile de tomber sur Le Guen sans connaître le fond de sa pensée. Si Yepes, Pauleta ou Gallardo sont sur le banc, c'est qu'il y a une raison. Moi, je vois simplement qu'il a mis tout le monde en concurrence. Il n'y a que ça pour stimuler un groupe. (...) Avec Vahid, le dialogue était rompu. Mais avant les rencontres, c'était même pire : on préparait le match pendant des heures interminables ! Il faut trouver le bon équilibre entre dialogue et action. Le Guen saura le faire."
Florian Maurice : "Il y a une pression supplémentaire car le Parc a une histoire. Les joueurs doivent le comprendre. Sauf qu'aujourd'hui, ça a changé : l'équipe est fébrile. Les adversaires sont donc en confiance et surmotivés."
Laurent Robert : "J'étais au Parc pour le match contre Marseille. C'est clair qu'il y a un truc qui ne tourne pas rond et pour être franc, je suis déçu. D'après ce que je vois, certains ont beaucoup de chance d'être au PSG. Ils peuvent remercier Dieu. (...) A mon époque, nous n'avions pas peur de jouer au Parc. Il y avait de vraies grandes gueules comme Lama, Madar, Benarbia ou moi. Le Parc nous transcendait. On osait tout, on voulait bouffer tout le monde. On était des fous. (...) J'ai entièrement confiance en Le Guen. Je sais que c'est un grand coach. Mais des fois, il ne faut pas hésiter à se remettre en question. Il a surement sa logique en laissant Yepes ou Pauleta sur le banc mais tu ne peux pas continuer avec une équipe qui perd. Regardez Micoud, qui a 34 ans et qui a fait un malheur dimanche au Parc. Vous avez besoin d'expérience dans une équipe, surtout quand ça va mal. (...) Si le Parc sent que tu fais tout, il te pardonnera. Il n'y a pas que le public : pour moi, il est essentiel que le joueur puisse se regarder dans une glace quand il rentre chez lui. Même si ça va mal, il faut oser et ne pas avoir peur. Ce sont tous des professionnels."
Bruno Rodriguez : "Je trouve qu'ils ne sont pas à leur place. Sur les quelques matchs que j'ai vus, je trouve qu'ils sont physiquement irréguliers. Mais je les vois quand même européens à la fin du championnat. (...) Les joueurs sont timorés et ressentent une forme d'appréhension par rapport à la crise de la saison dernière. Ils ne veulent pas revivre le même cauchemar. (...) L'entraîneur fait ses choix et doit avoir ses raisons. Peut-être que les stars ne sont pas au meilleur de leur forme. (...) Je pense que dans un premier temps, il faut que l'entraîneur montre au joueur qu'il a confiance en lui et qu'il ne le sorte pas de l'équipe. Après, tout dépend du caractère du joueur : soit il relève la tête, soit il reste dans le même sentiment de peur."
