Le cuisant échec subi samedi au Parc des Princes a-t-il été digéré ? "C'est difficile de dire qu'on a évacué ce match, répond Didier Digard dans une interview parue sur le site "Football365". Déjà, il n'y a pas qu'un match à évacuer. C'est un peu un ensemble. Cela fait six matchs où on ne fait pas forcément les choses pour gagner à domicile. J'ai toujours une pensée pour le club et nos résultats, même ici à Clairefontaine." Pour le moment assez performant à l'extérieur (8 points pris sur 12 possibles), le PSG végète à la 17e place du classement des équipes évoluant à domicile (0 victoire, 3 nuls, 3 défaites, 4 buts inscrits, 10 concédés). La question a souvent été posée au président, à l'entraîneur, aux joueurs.
"Mentalement, on a de gros problèmes"
Quel diagnostic livre Didier Digard sur la mauvaise passe traversée par son club ? "On passe un peu du tout au tout, c'est vrai. Les résultats ne sont pas là et c'est ce qui compte. Je pense que c'est un vrai problème mental à domicile. Quant on prend un but, on se dit qu'on ne reviendra pas. Contre Rennes par exemple, on prend le deuxième but au mauvais moment. On était alors bien en place : on ne subissait pas, on poussait et on avait égalisé. Mais derrière ce but, on ne fait pas les choses pour revenir au score. Mentalement, on a de gros problèmes. On a peut-être aussi des sautes de concentration. Pourtant, le coach nous prévient. On fait les choses pour améliorer ça mais les problèmes reviennent dès qu'on est sur le terrain."
Le remède à cette situation désastreuse appartient sans doute à Paul Le Guen. Mais les joueurs ne doivent-ils pas également s'interroger sur les solutions à envisager ? Malgré ses 21 ans, Didier Digard a des propositions : "Le plus important, ce n'est plus le jeu, c'est la victoire. Il va falloir y aller avec un mental et une envie supérieurs. Il va falloir vite y remédier si on ne veut pas que la saison dernière se réédite. Il faut s'y prendre très tôt et ne pas attendre le mois de janvier. Si on veut se faciliter les choses, il ne faut pas prendre de but. Je ne vois pas pourquoi les autres équipes arrivent à le faire et pas nous. Mais je ne mets pas en cause les quatre défenseurs ou le gardien. C'est un problème collectif. Il faut que tout le monde aille dans le même sens, avec onze joueurs qui attaquent et onze joueurs qui défendent. Je dirais même un groupe de dix-huit avec la même envie."
"Je n'aurais pas compris que le ton ne se durcisse pas"
Apparu très mécontent au micro des journalistes samedi soir, Alain Cayzac a-t-il fait part de son courroux aux joueurs ? "Oui, note le milieu de terrain. Le ton s'est durci et je n'aurais pas compris que cela ne se fasse pas. Car c'est vraiment décevant de ne pas gagner à domicile. Après deux ou trois journées, on peut encore dire qu'on va bientôt se lancer. Maintenant, cela fait six journées... C'est bon, on a vu le Parc en long, en large et en travers. On ne peut pas laisser faire les choses. Tout le monde agit et cela prouve que tout le monde a la même envie. Il faut maintenant que nous, les joueurs, remédions au problème. Je ne pense pas que l'encadrement, le staff ou le président soient responsables. Ce sont avant tout les joueurs..."
Si la plupart des joueurs professionnels encaissent souvent mal les réactions de mécontentement du public les jours de match, le natif de Gisors (Eure) estime lui que les tribunes auraient peut-être du se montrer plus sévères à l'encontre des Parisiens : "Le fait que les supporters aient été plutôt cléments est peut-être, entre guillemets, le plus inquiétant. Malgré tout, nos supporters restent à 200% derrière nous et on n'arrive pas à se lâcher. Je trouve que même les sifflets de samedi étaient très gentils avec de si faibles résultats à domicile."
"Ceux qui auront le plus envie de défendre le PSG joueront"
Que pense ce joueur connu pour ne pas compter ses efforts de l'investissement de ses coéquipiers, aussi bien à l'entraînement que lors des rencontres officielles ? "Je ne peux pas répondre pour tout le monde. Mais quand je vois les entraînements, je ne pense pas que les joueurs se reposent sur quoi que ce soit. Ce serait grave. Mais je pense très sincèrement que cela va changer. Et si cela ne change pas, c'est que les joueurs se seront bien dépouillés à l'entraînement. Ce seront vraiment les meilleurs désormais qui joueront. Peut-être pas les meilleurs du point de vue potentiel mais au moins ceux qui auront le plus envie de défendre le PSG."
Placé milieu droit en Coupe de la Ligue face aux Merlus, Didier Digard a été reconduit à ce poste contre le Stade Rennais. Même s'il ne présente apparemment pas de prédispositions dans cette zone de terrain, il faut reconnaître que l'ancien Havrais s'est montré les deux fois très combatif. "S'il m'aligne à ce poste, c'est que le coach pense que c'est le bon choix pour aider l'équipe, justifie-t-il. Je ne suis pas là pour dire que je ne veux pas jouer à tel ou tel poste. Je suis là pour aider l'équipe et je fais mon boulot du mieux possible. Ce n'est pas mon poste de prédilection mais cela ne me dérange pas plus que ça. J'ai des préférences mais il faut que cela passe au second plan. On est dans une situation assez délicate."