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Anciens PSG : Chronique Pilorget : "Borelli aimait la vie"

Publié le 10 Octobre 2007 à 19h28 par McSim
Anciens  PSG : Chronique Pilorget :
Né à Paris, recordman des matches joués sous le maillot parisien (435 apparitions) et véritable amoureux du PSG, Jean-Marc Pilorget est probablement l'homme qui symbolise le mieux le Paris Saint-Germain. Pour cela, il nous fait l'honneur de devenir notre chroniqueur. Toutes les deux semaines, il donnera son avis sur l'actualité du club, sur ses tensions, ses remous mais aussi ses joies et ses moments forts. Pour cette première chronique, Jean-Marc Pilorget rend hommage à Francis Borelli, un homme de coeur avec lequel il entretenait d'étroites relations.

"C'est avant toute chose un homme remarquable, d'une grande bonté, d'une grande gaieté, ç'a été pour moi un très bon président, très humain, qui a véritablement aimé son club et ses joueurs, mais tous ses joueurs, sans exception. Lorsqu'il faisait venir quelqu'un, il cherchait d'abord à connaître l'homme avant de connaître le footballeur. C'est une relation qui a totalement disparu dans le football d'aujourd'hui. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'il a fait pour le Paris Saint-Germain.

Je pense aussi qu'il a été beaucoup touché par tout ce qui a pu se passer au PSG ces dernières années, par toute cette instabilité, par tous ces présidents qui défilent les uns derrière les autres. Francis a aussi beaucoup souffert à l'arrivée de Canal + lorsqu'il fut obligé de partir, de quitter son club de coeur. Sous Canal +, les hommes ont défilé à la tête du club. Qui disait changement de président induisait un changement d'entraîneur juste derrière ou quelques mois plus tard. Aujourd'hui, avec Alain Cayzac, j'ai l'intime conviction que le club peut retrouver cette stabilité. Mais cela passera avant tout par les résultats. C'est vrai qu'à son époque, Monsieur Borelli n'évoluait pas dans le même contexte, c'était totalement différent. Est-ce que Francis aurait pu réussir dans la conjoncture actuelle ? Je ne sais pas, personne ne peut le savoir, il faut vivre avec son époque, comme on dit.

C'est vrai que j'avais un rapport particulier avec lui, plus fort que le simple rapport président – joueur. Celui qui avait le rapport le plus étroit avec Francis, c'était incontestablement Luis (Fernandez), mais derrière, je pense avoir été le plus proche de lui. Il m'a beaucoup aimé et je l'ai moi-même beaucoup aimé. Il a toujours été là pour moi. Par exemple, à l'époque de mon accident de voiture en 1983, il devait partir au Brésil en vacances. Mais lorsqu'il a appris mon accident, il a tout annulé. J'étais à 800 kilomètres de Paris, il a fait en sorte de me rapatrier. J'ai passé 18 mois sans jouer au football, c'est très long dans une carrière, mais il a toujours été présent, il ne m'a jamais lâché. Je me souviens d'une anecdote. Au bout d'un an sans jouer il est venu me voir en me disant « Jean-Marc, je vais recruter un défenseur central. » Il souhaitait me remplacer, surtout que le diagnostic des médecins était très pessimiste : ils m'avaient dit que si je parvenais à remarcher, ce serait déjà bien. Il est donc venu me voir pour m'annoncer sa décision. Je me souviens, nous étions seulement tous les deux, et je l'ai regardé droit dans les yeux en lui disant : « Mais pour quoi faire ? Tu vas payer un joueur pour rien car il ne jouera pas. » Il m'a dit « pourquoi ? » en ne comprenant pas vraiment. Je lui ai répondu : « Mais parce que je vais revenir... » Il n'a finalement pas recruté de nouveau défenseur, je suis revenu, et j'ai rejoué en première division. Mais, comme on le disait avec Luis la semaine dernière, on pourra toujours se rappeler de bons moments, d'anecdotes, parce que des bons moments avec lui, il y en a des tonnes. Que de bons souvenirs, de rigolade, car Francis Borelli, c'était aussi un homme qui aimait la vie et qui aimait rire."

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