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PSG : Le Foot Paris : Portrait d'une journaliste

Publié le 13 Octobre 2007 à 16h44 par Arno P-E
PSG : Le Foot Paris : Portrait d'une journaliste
Les supporters du PSG consultent quotidiennement le travail des journalistes sportifs. Depuis près d'un an, PlanetePSG a lié un partenariat avec le magazine Le Foot Paris. Afin de nous aider à mieux comprendre comment elle travaillait au jour le jour, et de quelle manière elle appréhendait son métier, Emilie Pilet, responsable de ce mensuel a eu la gentillesse de répondre à quelques questions, avant la rencontre PSG – Rennes.

Par cette belle après-midi d'automne, quelque part aux abords du Parc, Emilie Pilet débarque, le téléphone portable à l'oreille. Encore et toujours attentive aux dernières nouvelles du petit monde des Rouge et Bleu. Dans quelques minutes, elle doit d'ailleurs filer en zone de presse couvrir ce qui s'avérera être une nouvelle défaite des Parisiens... Mais entre temps, téléphone coupé, elle nous livre l'autoportrait d'une jeune journaliste, et de son magazine.

Emilie, depuis combien de temps travaillez-vous pour le magazine Le Foot Paris ?

Depuis septembre 2004. J'avais fait un stage auparavant, d'avril à juin 2004, pour le mensuel le Foot. Quand je suis arrivée, Le Foot Paris n'existait pas encore, mais c'est le moment où beaucoup de nouveaux magazines sur les clubs ont été lancés, comme Le Foot St Etienne et Le Foot Marseille... A la fin de mon stage, je suis partie, et on m'a rappelée peu de temps après pour me demander si je souhaitais m'occuper de la création du magazine sur le PSG... Je suis arrivée au bon moment, j'avais 24 ans à l'époque. Bien sur j'ai dit oui, et de là, l'aventure a commencé.

Pour vous, c'était un rêve ?

Disons qu'il y a toujours une part de chance... Le rêve, je ne sais pas, mais oui, j'étais vraiment contente.

Votre formation vous préparait-elle à ce genre de travail ?

Après mon bac économique je n'ai pas suivi un cursus de journalisme : j'ai obtenu un DEA de sociologie du sport. Dès la licence, à l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines je me suis spécialisée dans ce domaine : mon mémoire portait sur la reconversion des sportifs de haut niveau, avec en parallèle un stage à l'INSEP.

Et ensuite ?

En maîtrise j'ai réalisé un mémoire sur les centres de formation des clubs de football, ce qui m'a permis de tisser de solides relations avec la FFF, de rencontrer pas mal de gens. Enfin, pour mon DEA, je suis partie à l'Université de Nantes pour travailler avec Jean-Michel Faure, un professeur spécialisé dans la recherche en sociologie du football. Mon mémoire de DEA portait sur le métier d'entraîneur professionnel de foot. Je l'ai mené en collaboration avec l'UNECATEF (syndicat des entraîneurs), ce qui m'a permis de légitimer ma démarche et d'être bien accueillie dans les clubs de L1 et L2.

Vous ne pensiez pas du tout au journalisme ?

Si, le journalisme m'a toujours plu, mais c'est vrai qu'à la base je suis plutôt partie sur un cursus universitaire. On m'a d'ailleurs proposé d'enchaîner sur une thèse (bac + 8). J'hésitais car c'était repartir pour au moins trois ans d'études. Alors j'ai pris une période de réflexion, et proposé des candidatures à différents groupes de presse, dont Robert Lafont Presse, pour qui je travaille aujourd'hui. Je voulais savoir si le métier de journaliste était susceptible de me plaire ou pas. J'ai pris du plaisir pendant mon stage et quand on m'a proposé de m'occuper du Foot Paris, je me suis qu'il fallait sauter sur l'occasion et je me suis lancée. J'avais 24 ans, c'est jeune, mais Robert Lafont aime faire confiance aux jeunes, à partir du moment où ils sont passionnés, motivés et montrent qu'ils en veulent. C'est, je pense, ce qui fait la force de notre groupe.

Êtes-vous supportrice du PSG ?

(Gênée) Bon, je suis née à St Germain en Laye, c'est peut-être un signe... Mon père et mon frère sont de grands supporters... Je me rappelle même être allée voir des matches dans le Virage Auteuil, étant jeune. (Silence) Oui, j'aime ce club... Quand j'ai commencé je n'en connaissais pas l'histoire comme peuvent la connaître certains supporters, mais depuis que j'y travaille, je me suis attachée au club, intéressée de près à son histoire. Il est sur qu'au travers de tous les témoignages que je peux recueillir, quelque chose en moi s'est réveillé. Le meilleur exemple c'est peut-être le décès de M. Borelli. Je ne l'ai pas connu puisque à son époque je ne m'intéressais pas beaucoup au Paris Saint-Germain. Mais par procuration, en parlant avec d'anciens joueurs depuis maintenant trois ans, je me suis aperçue combien il avait apporté au club. Son décès m'a peinée. Aujourd'hui, si l'on me demandait d'écrire dans un journal d'un autre club (Le Foot Saint-Etienne, Le Foot Lyon), j'avoue que j'aurais du mal.

Passons à Le Foot Paris : quel est votre rôle dans ce magazine ?

- J'en suis la responsable et je travaille en collaboration directe avec Arnaud Bertrande, rédacteur en chef de tous les titres "foot" du groupe. Au début de chaque mois, je lui soumets ce que l'on appelle un "chemin de fer" (sujets que l'on veut traiter, choix des joueurs à interviewer...) pour le numéro que l'on prépare, lors de notre conférence de rédaction. Encore plus pour le PSG, les sujets sont amenés à évoluer en fonction de l'actu. Je répartis ensuite les sujets entre les différents rédacteurs, dont Eric Mendes, ancien abonné au Parc et qui connaît le PSG sur le bout des doigts !

Le magazine Le Foot Paris

Comment choisissez-vous les sujets d'un magazine sur l'autre ?

La plupart de nos rubriques sont fixes : "Entretien", "Agenda", "Confidences".... Je commence souvent par la "Légende", une interview consacrée à un joueur mythique du club. Car quelle que soit l'actualité du PSG, on sait qu'il restera un joueur mythique, donc on peut le faire quand on veut. Depuis 3 ans, nous avons rencontré presque toutes les "légendes" : Weah, Ginola, Dahleb, Susic, Heinze, Raí... En ce moment, je me penche sur le cas "Sorin" (Sourires) qui est à Hambourg. Ensuite, j'envisage de me rendre à Barcelone pour faire Ronaldinho. Sinon on vient de réintégrer la rubrique « fans du PSG », où l'on interroge des personnalités (sportifs, artistes...) amoureux du club. Le dernier en date est François Berléand. C'est un sujet que je réalise en début de chaque mois. Et tout ce qui touche vraiment à l'actualité, on le traite au dernier moment.

Le Foot Paris compte trois interviews de joueurs par mois. Comment vous y prenez-vous ?

Là encore il faut s'organiser très tôt. Heureusement on a désormais de bonnes relations avec les joueurs, ils connaissent tous le magazine et ils nous font confiance, mais il faut tout de même faire des demandes auprès de l'attaché de presse Mathias Barbera. Pour décrocher ces trois interviews individuelles il nous faut une certaine organisation. On ne va pas se pointer en disant « eh, oh, Rothen viens par ici, j'ai envie de te parler ! »... Les joueurs sont plus ou moins accessibles. Pauleta par exemple est très difficile à avoir. On essaye de faire les entretiens le plus proche possible de la date de notre bouclage.

Quel est le laps de temps entre le bouclage et la sortie en kiosque ?

On boucle le vendredi soir. A 22 heures, en général, tout est fini et envoyé à l'imprimeur. Le magazine sort le jeudi suivant. Mais à partir du Foot Paris n° 40 (décembre 2007) nous allons boucler le lundi pour sortir le jeudi. Tout terminer une semaine avant de sortir en kiosques, ça devenait contraignant et frustrant. En période de transferts notamment, c'est vrai que l'on peut vite se retrouver « ridicules ». C'est le propre d'un mensuel, ce qui nous entraîne à adopter un ton décalé. Mais cela nous permet de nous démarquer, et de toucher un autre lectorat.

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Retrouvez la suite de cet entretien lundi, pour découvrir comment ce magazine couvre le PSG en temps de crise, et comprendre enfin "l'affaire Kaka".

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