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PSG : Le casse-tête de Le Guen

Publié le 07 Novembre 2007 à 16h14 par Ludovic FRANCISCO
Depuis le début de la saison, Paul Le Guen est en butte à deux difficultés majeures. Le première est de trouver un schéma tactique adapté à ses joueurs et de s'y fixer. La seconde est de déterminer les raisons de la mauvaise santé du club à domicile et d'y apporter un remède. Eclairages.
Récit d'une valse hésitation
Paul Le Guen aborde la saison 2007-2008 avec quelques certitudes. La première est que son équipe va évoluer en 4-4-2. Les matchs amicaux que le PSG a effectués, ajoutés aux deux rencontres disputées contre Arsenal et Valence dans le cadre de l'Emirates Cup, l'ont conforté : avec 7 victoires et seulement 2 défaites, le club de la capitale peut aborder la saison qui s'ouvre sereinement, d'autant que ces rencontres ont toutes été disputées à l'extérieur.

Sur le flanc de l'attaque, il choisit de reconduire le duo qui s'était montré si performant à la fin de la saison 2006-2007 : Luyindula et Pauleta. Au milieu de terrain, aucun changement non plus, Rothen et Frau se postent dans leurs couloirs respectifs. A la récupération oeuvrent d'une part Clément, et d'autre part un nouveau venu, Digard, qui remplace numériquement Cissé. Enfin, en défense, la charnière centrale est inédite, puisque Camara a envoyé Yepes sur le banc et Bourillon remplacé Rozehnal, parti à Newcastle. Pour le reste, rien ne change, Armand et Mendy restent les latéraux de prédilection et Landreau le portier.

Les cinq premières journées vont rapidement brouiller les certitudes du Breton et mettre en péril la pérennité de son organisation. Et ce ne sont pas les quelques aménagements mineurs (Mulumbu en arrière droit, Gallardo en milieu gauche, Diané en lieu et place de Pauleta) qui améliorent les résultats. Au soir de PSG-Lille (1-1), après déjà trois matchs à domicile, l'entraîneur ne peut que constater les dégâts : 4 points seulement en 5 journées (4 N, 1 D) ont été récoltés. Le bilan comptable est incontestablement trop faible.

Paul Le Guen opte donc pour un 4-3-3 plus rapide et adapté au jeu en contre, même si cela se fait au détriment du capitaine emblématique de l'équipe. Luyindula se retrouve à la pointe de l'attaque parisienne, à la façon d'un pivot, tandis que Diané et Frau animent les ailes. Au milieu de terrain, Rothen et Digard se chargent de la récupération tandis que Clément couvre une défense qui, elle, ne change pas d'un iota. Et ça marche. En trois journées, le PSG récolte 7 points (2 V, 1 N) et se rassure. Mais cette sérénité retrouvée est vite ébranlée. Lors de la 9e journée, contre Bordeaux (0-2), le schéma se heurte à l'emprise girondine sur le jeu. Le 4-3-3, lorsqu'il est pratiqué à domicile, n'offre pas assez de garanties en terme de possession de balle.

Quelques jours plus tard, le PSG affiche une équipe bis en 16e de finale de Coupe de la Ligue. C'est l'occasion pour Paul Le Guen d'expérimenter certains joueurs (NGog, Ceará, Sakho) ou d'en faire revenir d'autres (Pauleta, Yepes), qu'il choisit de faire évoluer dans un 4-4-2. La victoire (0-3), nette et sans bavure, convainc le Breton d'accorder une seconde chance à ce système. D'autant qu'il se révèle particulièrement adapté à cette compétition. Au tour suivant, un mois plus tard, c'est à nouveau un 4-4-2 qui est préféré. On y note quelques ajustements mineurs : Frau joue cette fois aux avant-postes alors que Ceará occupe une place de milieu offensif droit. Ca fonctionne, le PSG s'imposant d'ailleurs pour la première fois de la saison à domicile. Mais en championnat, l'expérience se révèle catastrophique. Elle se solde, contre Rennes, lors de la 10e journée, par une cinglante défaite (1-3). Le PSG n'a été capable de prendre le jeu à son compte à aucun moment de la partie.

C'en est trop pour le tacticien. Il décide de revenir une nouvelle fois au schéma vers lequel son intuition le guide naturellement. Depuis ce déplacement à Valenciennes (0-0), comptant pour la 11e journée, le Paris Saint-Germain évolue donc en 4-3-3. Même la défaite contre le sextuple champion de France, le 28 octobre dernier, n'a pas fait changer d'avis l'entraîneur parisien. Pour autant, à l'exception de Clément, Yepes, Ceará et Ngoyi, force est de constater que peu de joueurs ont su s'y imposer durablement. En pointe, NGog, Luyindula et Diané ont alterné. Le flanc gauche a, lui, subi de nombreuses modifications. Rothen a joué tantôt ailier, tantôt milieu récupérateur, poste que Sankharé a également occupé. Enfin, le jeune Sakho a joué par deux fois à la place d'Armand au poste d'arrière latéral. Inutile de dire que ce 4-3-3 là est toujours en chantier. Seule une amélioration des performances individuelles ou l'arrivée de nouveaux joueurs au mercato d'hiver sera à même d'en fixer les contours définitifs.

Les schémas tactiques à la loupe
En Ligue 1, le 4-3-3 a été assurément plus prolifique que le 4-4-2. Grâce à lui, 11 unités sont venues s'ajouter au total du club (contre 4 pour le 4-4-2), ce qui représente ¾ des points obtenus depuis le début de la saison par les Rouge et Bleu. S'il a généré autant de défaites (2 chacun), il a en revanche produit trois fois plus de victoires (3 contre 0) et moitié moins de nuls (2 contre 4). Dans le domaine des réalisations, la différence est encore plus criante. Trois fois plus de buts ont été inscrits en 4-3-3 (9 contre 3), un un but de moins a été encaissé (7 contre 8).

L'analyse des résultats obtenus par le PSG en Coupe de la Ligue vient cependant pondérer cette écrasante domination du 4-3-3, même s'il n'est pas possible d'effectuer de véritable comparaison étant donné qu'il n'a pas été utilisé dans cette compétition. En 4-4-2, le PSG a inscrit pas moins de 5 buts et surtout n'en a pas encaissé un seul, certes contre une équipe moyenne de L1 (Lorient) puis face à un club de L2 (Montpellier). L'étude vaut également pour les matchs amicaux, où le PSG a toujours évolué dans cette organisation. La disparité de niveau des équipes rencontrées (depuis Créteil, pensionnaire du National jusqu'à Arsenal et Valence, 8e et 9e clubs européens), à comparer avec l'homogénéité de niveau des clubs rencontrés en Ligue 1, ne saurait totalement invalider les chiffres suivants : en neuf rencontres, le PSG est parvenu à inscrire 15 buts et à n'en concéder que 4. Ce qui prouve qu'il n'existe pas de réelle contre-indication à ce que le club de la capitale évolue dans un tel schéma.

Mauvais à domicile, bon à l'extérieur : le paradoxe du PSG
Dans leur jardin, les Rouge et Bleu enregistrent des résultats catastrophiques depuis le début de la saison. Résultat : ils pointent à une piètre avant-dernière place du classement, juste devant Metz. Quels résultats ont obtenu les deux schémas tactiques utilisés depuis le début de la saison ? Le 4-3-3 a accouché d'un nul, contre Marseille (1-1) et de deux défaites, contre Bordeaux (0-2) puis Lyon (2-3). Le 4-4-2 n'a pas fait mieux : deux nuls contre Sochaux (0-0) puis Lille (1-1), deux défaites face à Lorient (1-3) et Rennes (1-3). Le match contre Montpellier en 8e de finale de Coupe de la Ligue a donné au PSG sa seule victoire au Parc des Princes (2-0). Si l'on fait les comptes, nous n'obtenons que 3 petits points récoltés sur 21 possibles !

Hors de leurs bases, les Parisiens ont au contraire obtenu à plusieurs reprises de bons résultats, ce qui les place actuellement à la 4e place du classement, à égalité de points avec le 2e, Lyon. En pratiquant le 4-3-3, ils ont décroché la victoire au Mans (0-2), à Monaco (1-2) et à Strasbourg (1-2), tandis qu'ils se sont contentés du nul à Valenciennes (0-0). En jouant en 4-4-2, ils ont neutralisé Lens (0-0) et Metz (0-0), alors qu'ils ont étrillé Lorient (0-3) en Coupe de la Ligue. Au total, cela représente 12 points en Ligue 1 sur les 15 que compte aujourd'hui le club au classement.

En conclusion
Quelle explication livrer pour justifier le fait que, quelque soit son organisation, le PSG joue mieux son football chez l'adversaire qu'à la maison ? La première justification que l'on peut avancer a trait à la pression populaire. Lorsqu'ils en sont libérés, les Parisiens sont plus à même d'exprimer leur talent. Ils tentent davantage de gestes individuels et d'actions collectives qu'ils n'oseraient pas produire à domicile, de peur d'être voués aux gémonies au moindre échec. A ce titre, le fait que le 4-3-3 soit générateur de meilleurs résultats que le 4-4-2 démontre que ce schéma est davantage adapté à un jeu spontané et vif.

A contrario, lorsque l'équipe évolue à domicile, l'exigence légitime du public du Parc produit un effet pervers. Les joueurs, obnubilés par le désir de satisfaire les supporters, sont détournés de leur objectif premier, à savoir chercher la victoire. Dans un tel contexte, quelque soit le schéma tactique utilisé, la défaite est inéluctable. La seule fois où Paris a réussi à se débrider, c'était contre une modeste équipe de L2... Le remède, s'il existe, est donc à aller chercher, moins du côté de l'organisation de l'équipe, que du mental des joueurs et de leur capacité à faire abstraction de leur environnement. La réception de Nancy, samedi prochain, viendra corroborer un constat déjà établi... ou le contredire. Le cas échéant, une victoire constituerait un véritable tournant de la saison du club.
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