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PSG : Souza – La rage de s'en sortir

Publié le 09 Février 2008 à 14h10 par Ludovic FRANCISCO
PSG : Souza – La rage de s'en sortir
Revivez le trajet de Williamis Souza, des favelas du Nordeste brésilien jusqu'à un départ quelque peu précipité vers Paris en passant par cinq saisons mémorables à São Paulo.

Acheté 4 millions d'euros, lors de l'ultime journée du mercato d'hiver, Williamis Souza s'est engagé avec le club de la capitale pour une durée de trois ans et demi, soit jusqu'en juin 2011. Après deux allers-retours via l'Altantique, le Brésilien a pu prendre part à quatre séances d'entraînement, ce qui lui permettra sans doute d'occuper, déjà, une place de titulaire contre Le Mans, cet après-midi. Déjà fort occupé, le joueur est tout de même parvenu à se libérer un moment pour trouver un logis, à une dizaine de kilomètres du Camp des Loges : "J'ai passé ma matinée à visiter des maisons, raconte-t-il ce matin au journal "Le Parisien". "Je pense en avoir enfin trouvé une. Elle est grande et il y a un jardin pour mon fils, Kevin, 5 ans, et ma fille, Julia, 2 ans."

Une progéniture dont l'absence se fait cruellement ressentir. Mais tout devrait rentrer dans l'ordre d'ici quelques jours, lorsque femme et enfants auront obtenu le précieux visa. En attendant, le nouveau n°10 du PSG tente de s'acclimater aux us et coutumes de notre pays : "On dit que la cuisine française est la meilleure du monde. Je ne vois pas pourquoi je ne m'y ferais pas. Ce qui me gène le plus pour l'instant, c'est la langue. Même s'il y a Ceará et Pauleta pour m'aider, c'est primordial que j'apprenne à parler français." Même détermination sur le plan sportif : "Je veux aider le club, lui apporter des victoires. Je ne doute pas un instant que j'arriverai à m'adapter."

Jeune, certains le comparent à Rivaldo

Pour l'un des deux nouveaux Brésiliens du PSG, tout a commencé dans les favelas de Maceió : "Je suis issu d'une famille très pauvre, ma mère était cuisinière, mon père éboueur", raconte-t-il au quotidien francilien. "Je suis né avec un ballon dans les pieds, comme beaucoup de garçons des quartiers pauvres. Réussir dans le foot était le seul moyen que j'avais pour les aider et ramener de l'argent." A 17 ans, il obtient son premier contrat professionnel avec un club de son état, l'Alagoas. Un an après, c'est le prestigieux Botafogo de Rio de Janeiro qui l'engage, déjà à prix d'or. On le compare à Rivaldo. "Ma carrière commence alors à prendre forme. Et ma vie change. Avec l'un de mes premiers salaires de joueur, j'offre une maison à ma mère, je m'achète une voiture."

Mais dans l'équipe, Souza peine. Il est souvent remplaçant. Après une saison décevante, il s'exile au Paraguay, dans le club de Libertad. Expérience peu concluante. De retour au Brésil, il joue quelques temps à Guarani avant de signer en faveur de Portuguesa Santista, un club de Santos. Son passage est remarqué par le prestigieux club voisin, São Paulo. A 23 ans, Williamis réalise son rêve en signant en faveur du club où sont passés Cafú, Kaká et... Leonardo. Après des débuts timides, il profite du départ de Cicinho pour s'imposer dans le onze titulaire. Durant cinq saisons, il va faire les beaux jours de São Paulo : "J'ai passé cinq merveilleuses années dans ce club pendant lesquelles l'équipe a gagné plusieurs titres", raconte le joueur. C'est le moins que l'on puisse dire : en 2005, il remporte la Copa Libertadores ainsi que la Coupe du monde des clubs, puis en 2006 et 2007, le championnat du Brésil.

A plusieurs reprises, des clubs européens tentent de s'attacher les services de l'un des maîtres à jouer de la formation brésilienne. Saint-Etienne et le Lokomotiv Moscou s'y emploient avec force persuasion. "Mais mon club refusait toutes les propositions, raconte le joueur. Je m'attendais à ce que ce soit la même chose pour Paris. Le PSG a pris contact avec nous une semaine avant la fin du mercato. L'idée de jouer dans ce club où avaient évolué tellement de grands joueurs brésiliens me faisait rêver. A 29 ans, c'était aussi ma dernière chance de jouer en Europe. J'ai donc harcelé mon président pour qu'il me laisse partir. Le 30 janvier, alors que je me préparais pour le match du lendemain, j'ai su que je pouvais faire mes valises. J'étais fou de joie."

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