Confortant les détracteurs d'Alain Cayzac dans l'idée que l'ancien président du PSG excellait surtout dans les déclarations d'intention, Philippe Lucas affirme n'avoir jamais été sollicité malgré son désir très fort d'intégrer le club : "Alain Cayzac a dit qu'il avait pensé à moi. C'est flatteur. Mais j'aurais bien aimé qu'il décroche vraiment son téléphone pour m'appeler. Ça ne m'aurait pas fait peur. Je sais faire et j'aime ça. Footballeur ou nageur, c'est pareil : quand un sportif est au pied du mur, il ne peut pas douter. Sinon il est mort. Heureusement, il est toujours possible de le retourner, de lui faire reprendre confiance, même à la dernière journée. Je l'ai fait avec Laure Manaudou et Esther Baron à des moments où elles étaient au fond du trou. Ce n'est pas plus difficile avec un groupe, au contraire. Et quelqu'un qui a gagné au haut niveau est écouté."
L'arrivée d'un conseiller sportif et la nomination d'un nouveau président peuvent-elles favoriser l'avènement d'une collaboration entre le club de la capitale et l'entraîneur de natation ? "Je n'ai pas de contact avec Michel Moulin, répond l'homme de 45 ans. Mais je l'ai déjà croisé. J'aime bien le profil : c'est un autodidacte qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense. Si on m'appelait, je ne dirais pas "Oui, je peux le faire". Je dirais: "Ok, je vais le faire"."
"Mendy, une pièce maîtresse du PSG"
Et comme s'il défendait son dossier lors un entretien d'embauche, Philippe Lucas explique de quelle nature pourrait être sa mission au Paris Saint-Germain : "Intervenir dans un groupe, c'est un vrai boulot à l'année, pas un show d'une demi-heure en passant. Il faudrait être là tous les jours, regarder comment les joueurs vivent ensemble, jusque dans le car et à l'hôtel, lesquels traînent les pieds. Il n'y a pas de recette magique, c'est de l'instinct. Moi je préfère par exemple monter une sortie dans un bar plutôt qu'une soirée karting. Pour les regarder droit dans les yeux et leur parler. Leur dire qu'une descente en Ligue 2 serait une étiquette qui les suivrait jusqu'à la fin de leur carrière. Une tâche."
Au-delà de son cas personnel, le Melunais livre une impression plus globale sur la qualité de l'effectif parisien et sur la capacité des joueurs à assurer le maintien : "Mais ils vont se maintenir, j'en suis sur. De même que je suis sur que tous ces joueurs peuvent être des guerriers. Mais il faut leur répéter, leur démontrer qu'ils sont tous des grands joueurs. Prenez un mec comme Bernard Mendy. Pour moi, il est une pièce maîtresse du PSG. Il faut l'en convaincre, lui dire qu'il a réussi de grandes choses par le passé. Quand on est capable d'aller tirer un penalty à la dernière minute d'une finale de Coupe de la Ligue, c'est déjà qu'on a des couilles."