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Leclub PSG : Laurent Perpère : « On vise le titre ! »

Publié le 31 Juillet 2002 à 17h11 par Julien del Paris
Leclub  PSG : Laurent Perpère : « On vise le titre ! »
A trois jours du début du championnat, Laurent Perpère dresse un portrait honnête et sans concession du PSG. Entre nécessité de finir européen et conviction que Paris a les moyens de finir champion, le PSG s'apprête à vivre une saison passionnante, le tout sous fond de crise chez l'actionnaire majoritaire Canal Plus. Une chose est sure, Laurent Perpère ne s'ennuiera pas cette année.

Etes-vous le président d'un PSG à vendre ?

Laurent Perpère. Dans son discours, Jean-René Fourtou, le nouveau PDG de Vivendi Universal, n'a pas mentionné le PSG. Le club n'est donc pas officiellement mis en vente et ça ne fait pas partie des urgences. Par contre, une reconfiguration de l'ensemble du groupe Canal est en cours, sans que les choses soient totalement figées. Un désinvestissement du PSG reste donc possible sans qu'on sache s'il s'agirait d'une cession totale ou partielle. Aucun calendrier n'a été établi. Aujourd'hui, il n'existe pas de projet ficelé.

Vous pourriez en découvrir un d'ici à la fin de la saison ?

Une déstabilisation du club en cours de saison ne serait une bonne chose ni pour l'actionnaire actuel ni pour le repreneur. Laissons le club se valoriser. Un PSG qui serait champion de France et effectuerait un bon parcours en Coupe de l'UEFA 2002-2003 serait vu d'une autre manière qu'actuellement. De toute façon, un changement d'actionnaires sera forcément l'aboutissement d'un processus long et complexe. Le PSG est politiquement et médiatiquement extrêmement sensible. Et je ne parle même pas des supporters... Si on agit dans la précipitation, ça risque de poser plus de problèmes que ça n'en résoudrait.

Quelle est la situation du club alors que, la saison dernière, on parlait d'un endettement compris entre 45 et 60 millions d'euros (entre 300 et 400 millions de francs) ?

Il n'a pas diminué spectaculairement depuis un an.

Pour quelles raisons ? L'effort a porté sur la nécessité de mettre le club en état de marche pour les années suivantes, compte tenu des incertitudes du football professionnel en Europe. Les clubs ont des joueurs avec des contrats qui prévoient une augmentation chaque année. Si le marché des transferts s'arrête, vous vous retrouvez avec le mistigri...

Donc vous avez tranché ?

C'est pour cette raison que nous n'avons pas renouvelé Okocha. Et qu'on a su prendre nos pertes avec le transfert d'Anelka (NDLR : acheté 220 millions de francs au Real, il a été revendu 125 millions de francs à Manchester City). Le but était de diminuer de façon très significative nos engagements. La réduction effective atteint les 30 %. Nous avons désormais un actif joueurs sain. Le PSG ne risque pas de se trouver avec de mauvaises surprises dans les prochaines années.

« Ronaldinho et son entourage ont une vision intelligente de sa carrière »

Votre plus beau recrutement n'est-il pas d'avoir gardé Ronaldinho malgré son titre de champion du monde ?

Je n'ai jamais été inquiet. Lui et son entourage ont une vision intelligente de sa carrière. Le club, ses coéquipiers, le staff, ont su lui donner un cadre intellectuel et affectif épanouissant. Sinon, il serait parti. Et puis il y a la magie de Paris et les ambitions du PSG.

N'avez-vous pas été tenté de le vendre ?

Je n'ai jamais considéré le joueur comme une marchandise et le football comme du business avant tout. Maintenant, un PSG sans Ronaldinho est non seulement moins fort, mais, du point de vue marchand, ça dévalorise les autres joueurs.

Vous avez aussi effectué très vite votre marché cette saison ?

Nous avons su régler assez tôt un certain nombre d'opérations (cession de joueurs) plutôt bonnes, compte tenu de l'atonie du marché. Nous avons su aussi recruter intelligemment à des prix assez modérés. Au bilan, le solde des transferts entre les départs et les arrivées est positif de 14 millions d'euros et on a réduit la masse salariale d'environ 10 %. Nous aurons cette saison un effectif équilibré et harmonieux.

Quels sont les objectifs ?

A Paris, une bonne gestion ne suffit pas. Nous avons aussi la pression des résultats. Le PSG ne peut pas faire le gros dos plusieurs années de suite. Donc, cette saison, notre objectif est clairement la qualification directe à la Ligue des champions par l'une des deux premières places en championnat. Une façon pudique de dire qu'on vise le titre. Mais aussi un bon parcours en Coupe de l'UEFA.

Luis Fernandez a toutes les cartes en main ?

Il a réclamé et obtenu stabilité et complémentarité dans le recrutement. Il possède aujourd'hui un groupe cohérent. Ce n'est plus une équipe de transition, mais une machine qui commence à donner à plein régime. Normalement, on a tous les ingrédients du succès.

Vos joueurs pourront-ils lutter sur tous les fronts ? Pour le championnat et la Coupe de l'UEFA, nous sommes armés. Mais on ne pourra pas gaspiller nos forces en Coupe de la Ligue et en Coupe de France. Nous les disputerons pour les gagner, mais comme des challenges donnés à un certain nombre de joueurs sollicités moins régulièrement. A eux de montrer leur valeur et de gagner leur place. Cela peut donner de vraies équipes de Coupe.

Se qualifier pour une Coupe d'Europe, c'est plus que jamais vital ?

L'Europe est encore une condition sine qua non de l'équilibre et de la survie du PSG. Ne pas être européen, ce serait aller au devant de graves difficultés

interview Le Parisien

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