Le 31 mai 2025 fera partie des dates qui marqueront ma vie toute entière. Tous ceux qui me connaissent le savent : qui dit Jean-Christophe, dit Paris Saint-Germain. A travers ce récit, je pense que nombreux seront ceux qui se reconnaitront, les supporters, les vrais, qui ressentent quelque chose de particulier pour ce club.
Alors âgé de 10 ans et faisant mes études dans une école primaire de province située bien loin de la capitale, un ami, prénommé Victor, véritable mordu du Paris Saint-Germain, passait son temps à me narrer les comptes-rendus de match du PSG à la récréation.
Au fil des discussions, je m'intéressais de plus en plus à ce club, qui venait, une année plus tôt, de remporter la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe, face au Rapid de Vienne.
A cette époque, je commençais à peine à m'intéresser au Football, mais cette rencontre d'écolier m'a fait tomber dans la marmite du PSG et depuis, la magie n'a jamais cessé d'opérer.
La passion grandissant, je demandais à mes parents d'acheter l'album Panini et j'étais heureux dès que je pouvais coller une vignette de Pierre Ducrocq Bernard Lama, Jimmy Algerino ou encore Marco Simone.
A Noël, ma famille m'offrait mon tout premier maillot du PSG, celui que je portais ce samedi 31 mai 2025, comme un symbole et la marque d'un attachement viscéral à ce club.
Quelques mois plus tard, le club réalisait le doublé Coupe de France – Coupe de la Ligue, Rai quittait le club, les larmes aux yeux devant le public du Parc des Princes. Et j'attendais avec impatience le début de la saison suivante.
La saison 1998-1999 m'a rapidement fait comprendre que supporter le PSG n'aura rien d'un long fleuve tranquille.
Sur cette même saison, le club a tout de même réussi à changer à deux reprises d'entraineur : Alain Giresse, Artur Jorge et Philippe Bergeroo se sont en effet succédé au cours d'une saison qui ne restera pas dans les annales.
Le PSG a souvent eu le don de me faire passer par toutes les émotions. Au début des années 2000, mes plus belles satisfactions se matérialisent à travers les victoires en Coupe de France (2004, 2006), en Coupe de la Ligue (2008) et quelques rares classements prometteurs en championnat (2ème en 2000, 4ème en 2004).
Dans le rayon des déceptions, la liste est longue. La défaite face à Gueugnon en finale de la Coupe de la Ligue en 2000, vous vous en souvenez ? Et la défaite 4-3 face à La Corogne en 2001, après avoir mené 3-0 à l'heure de jeu, mémorable n'est-ce pas ?
Certains d'entre vous se souviennent peut-être aussi la défaite du PSG à Sedan (1-5), qui a précipité le licenciement de Philippe Bergeroo et le retour de Luis Fernandez.
Supporter le PSG, c'est comme suivre un feuilleton télévisé. Aux Guignols de l'Info, sur la période 2001-2002, on avait droit aux épisodes quasi quotidiens de ‘Nico et Luis', en référence aux tensions qui existaient entre Luis Fernandez et Nicolas Anelka.
Vous rappelez-vous également du projet flamboyant de Laurent Perpère en l'an 2000, lorsqu'il décidait subitement de recruter de jeunes joueurs issus de la région parisienne ? Stéphane Dalmat, Peter Luccin, Sylvain Distin, Nicolas Anelka... ça vous dit quelque chose ? Force est de constater que ce fut un monumental flop. Et encore, ça, ce n'est rien comparé à ce qui allait arriver cinq ans plus tard.
Je crois que pour supporter le club, il faut aussi avoir une certaine tendance masochiste. En tout cas, il faut être persévérant et fidèle. Parce qu'à y repenser, je ne pensais pas que mon club puisse tout simplement descendre en Ligue 2 deux saisons de suite. Et oui, avant le Qatar, la vie du PSG n'était pas un long fleuve tranquille.
En 2007, sous les ordres de Guy Lacombe puis Paul Le Guen, le club finit 15ème de Ligue 1. Et une année plus tard, le club jouait sa survie dans l'élite sur un match, face à Sochaux. A sa manière, Amara Diané est devenu une légende du club et je le remercie. Cette victoire acquise sur le fil, signe de survie en Ligue 1, fait évidemment partie des souvenirs les plus marquants de ma vie de supporter.
Cette question, pendant de très nombreuses années, on me l'a posé, que ce soit dans ma famille ou dans mon entourage. A chaque fois, j'ai répondu que le PSG, c'est pour la vie.
Après 28 ans de vie commune, cette réponse est évidemment toujours d'actualité. Les supporters les plus anciens et les plus fidèles savent ce que signifie ces mots.
Dans l'Histoire du club, 2011 marque évidemment un tournant avec l'arrivée des investisseurs qataris à la tête du club.
Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour qu'on me dise ‘ils ont trop d'argent, c'est facile de gagner'. Et au fil des années, les discours anti-PSG se succédaient : ‘Même avec tout cet argent, vous n'êtes pas fichus de gagner la Coupe d'Europe'.
Pour être tout à fait honnête, ces discours-là, ils ont toujours le même effet sur moi : ils rentrent par une oreille et ils ressortent immédiatement par l'autre oreille. Qu'importe, je m'en fiche.
Avec ou sans moyens, avec ou sans Qatar, en Ligue des Champions ou en national 2, je suis, je reste, supporter du PSG.
Il y a des moments qu'on voudrait oublier. Ce qui s'est passé le 8 mars 2017 en fait partie. Je vous parle évidemment de la remontada face au FC Barcelone.
J'étais en présence de mes amis dans un bar. Ce soir-là, quand le FC Barcelone a marqué le sixième but, j'ai disparu du bar et je n'ai pas donné de nouvelles avant le lendemain, à tel point que mes amis se sont demandés si je n'avais pas sauté du haut d'un pont. N'exagérons rien non plus !
Cette déconvenue historique m'a rappelé quelques souvenirs de la période pré-Qatar, comme si l'histoire se répétait. En 2013, Demba Ba renverse la table avec Chelsea, en 2019, rebelote face à Manchester United et le penalty assassin de Marcus Rashford après la main de Presnel Kimpembe au bout des arrêts de jeu.
Comme si cela ne suffisait pas, en 2022, Gianluigi Donnarumma perd les pédales et réveille le Real Madrid pour une nouvelle déconvenue... Mais qu'importe, je n'ai jamais perdu la foi.
A plusieurs reprises, j'ai ressenti beaucoup de déception et pendant quelques heures, je prenais mes distances avec le club. Mais à chaque fois, je suis rapidement revenu et j'ai gardé espoir. C'est ça, être un vrai supporter.
Il aura fallu attendre 28 ans pour que mon rêve se réalise. 28 ans de passion, de joie, de déceptions, de rebondissements pour que mon club, le Paris Saint-Germain, touche au but ultime : remporter la Ligue des Champions.
Balayées les moqueries, les remarques désobligeantes, les critiques acerbes. C'est fait. La Coupe aux grandes oreilles est Parisienne et personne ne pourra nous l'enlever.
Aussi iréel que cela puisse paraitre, je ne pensais pas que cela puisse arriver un jour. Je me demandais même si j'allais le vivre de mon vivant.
Encore aujourd'hui, je peine à réaliser ce qui se passe, mais je me suis bien pincé, tout est vrai : le PSG a bien battu l'Inter Milan en finale de la Ligue des Champions sur le score de 5 buts à 0.
Luis Enrique a bien réussi à métamorphoser ce club en moins de deux ans, bien aidé par Luis Campos et le staff technique.
Marquinhos a bel et bien survécu à douze années de galère, de remontadas, de déroutes improbables. L'étoile au-dessus de l'écusson, c'est vrai aussi.
Et en ce 1er juin 2025, je conclurai en affirmant que l'histoire continuera jusqu'au bout du bout. Et je me permettrai de vous joindre ces paroles, qui prennent une signification particulière à mes yeux :
Tous ensemble on chantera,
Cet amour qu'on a pour toi,
Qui ne cessera jamais !
Après tant d'années,
De galères et de combats,
Oh pour toi Paris SG,
On va se casser la voix.