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Revue PSG : Anigo rallume le feu sur Fiorèse

Publié le 09 Septembre 2004 à 12h43 par L'Equipe
Revue  PSG : Anigo rallume le feu sur Fiorèse
Le transfert de Fabrice Fiorèse du Paris-SG à l'Olympique de Marseille n'en finit pas de faire des remous. Après que l'entraîneur parisien Vahid Halilhodzic et que le joueur lui même se soient exprimés, c'est cette fois au tour de José Anigo, le coach marseillais, de livrer son sentiment sur cette affaire.

L'affaire déclenchée par le transfert de Fabrice Fiorèse à l'OM semblait s'essouffler. Vahid Halilhodzic s'était expliqué, le joueur aussi, deux versions opposées avaient été données. Le dossier devait être archivé. Mais avant-hier, José Anigo a soufflé sur les braises. L'entraîneur marseillais a eu l'idée saugrenue d'anticiper des incidents lors du prochain PSG-OM, le 6 novembre prochain, et d'en faire porter la responsabilité aux dirigeants parisiens. Ces derniers n'ont pas souhaité riposter.

Les sentiments que l'entraîneur marseillais voue au PSG sont bien connus. Après le dernier match en L 1 contre l'équipe parisienne (2-1 pour le Paris-SG), le 25 avril dernier, il avait conclu ainsi son commentaire d'après-match : « Quand je vois les saluts nazis des supporters parisiens, je suis vraiment content de rentrer chez moi à Marseille. »

Avant hier, il a remis ça. « À Paris, ils ont mis le feu aux poudres, accuse Anigo. Ce sont eux qui assumeront l'entière responsabilité de ce qui pourra se passer lors du match PSG-OM ou d'OM-PSG. C'est bien beau d'affirmer vouloir la paix toute l'année et ensuite enflammer l'ambiance comme ils l'ont fait là. Ce n'était pas intelligent, et surtout très mal venu. Je ne sais pas comment se passeront les matches, mais ils en porteront toute la responsabilité. Plutôt que de parler par voie de presse, j'aurai l'occasion de parler directement avec Vahid d'homme à homme quand je l'aurai en face. Vahid Halilhodzic, ce n'est pas pour moi le meilleur entraîneur en France, loin de là. Fabrice (Fiorèse) a dit en arrivant qu'il avait quitté un camp militaire pour une famille, un bureau ouvert où l'on peut s'expliquer, des gens qui sourient. Il n'y a pas de dictature chez nous. »

Interrogé hier afin de savoir s'il regrettait ces propos, José Anigo répond ceci : « J'avais fait une erreur en m'en prenant à Noël Le Graët (*), je me suis excusé auprès de la commission de l'éthique et de M. Le Graët lui même par courrier. Mais là, c'est un autre contexte. À propos du Paris-SG, je persiste et je signe : eux seuls porteront la responsabilité des débordements, s'ils existent, des matches contre le PSG. Ils passent leur temps à mettre le feu aux poudres. Déjà quand on a pris Déhu, ils se sont demandé où on prenait l'argent. Maintenant, c'est la thèse du complot. Il faut que ça s'arrête. Il faut que Halilhodzic arrête de se prendre pour un autre, dire qu'il est allé à l'université de ci ou de là. Moi, je voudrais qu'il ne me serre pas la main et qu'il arrête de parler de moi. Je le lui dirai de vive voix, mais il ne s'agit en rien d'une menace. Ni d'une agression. Qu'il m'oublie, c'est ce que je lui demande. Je viens seulement des quartiers nord de Marseille, mais cet enseignement-là, fait de relations humaines, est aussi valable que le sien. »

Lundi soir, sur RMC Infos, Fabrice Fiorèse n'y avait pas non plus été de main morte à propos du Paris-SG et de Vahid Halilhodzic : « (...) J'ai l'impression que c'est une secte qui est en train de se produire au Paris- SG et que Coach Vahid arrive à manipuler pas mal de joueurs contre moi (...). » Devant ce terme de « secte », Francis Graille s'est d'abord demandé s'il devait porter plainte pour diffamation, avant d'en abandonner l'idée.

L'entraîneur parisien refuse de faire le moindre commentaire sur ces déclarations. Son président, sur la même longueur d'onde, cherche également à calmer le jeu : « Je ne veux pas répondre et faire de la surenchère. Ça prend des proportions invraisemblables et ça dépasse l'entendement. » Après l'interview de Fiorèse sur RMC Infos, Graille avait toutefois tenu à mettre les choses au point sur Europe 1 : « Dans ce métier, je crois que j'ai fini de penser qu'on pouvait connaître la vérité sur les gens. Ce matin, en sortant de mon domicile, je suis tombé sur l'affiche du dernier film d'Edouard Baer Mensonge, trahison et plus si affinités. Ça colle assez bien à la réalité de la journée (de lundi). »

Le président du PSG demeure cependant persuadé qu'il s'agit d'un coup prémédité. « Peut-être pas tel qu'il a été raconté, précise-t-il. Mais de façon plus insidieuse, de mèche avec certains Marseillais, sans doute. » Quand il lui a été demandé si cela altérerait ses relations avec les dirigeants de l'OM, Francis Graille s'est alors montré très clair : « Pas du tout. C'est la vie du foot. Il y a un climat de confiance entre nous. Mais je serai plus méfiant vis-à-vis de certains. »

Les relations entre les deux présidents, elles, resteront au beau fixe. Les déclarations d'Anigo ne devraient pas venir les perturber. Le transfert de Fiorèse finalisé, Francis Graille et Christophe Bouchet avaient fait front commun contre Jean-Michel Aulas, le président de Lyon, lors de la dernière assemblée générale du G 14, le 2 septembre dernier, à Porto. En jeu : une éventuelle place réservée à la France au conseil d'administration de l'organisation que se disputent les présidents marseillais et lyonnais.

Le soir, Bouchet et Graille, d'humeur plutôt joyeuse, sont repartis dans le même avion jusqu'à Paris. Dans la foulée, ils défendaient, ensemble, les intérêts des « grands » clubs, mardi soir, lors de la dernière commission marketing de la Ligue, après avoir mis au point une stratégie commune.

Sollicité hier soir afin de commenter les propos de José Anigo, Christophe Bouchet a souhaité calmer le jeu, un message subliminal à l'adresse de son entraîneur : « Pour moi, cette affaire est close, point à la ligne, ce n'est pas la peine d'en rajouter. Francis Graille et moi sommes sur la même longueur d'onde. Les choses ont été dites, cela suffit. Il s'agit du transfert d'un joueur entre deux clubs, il n'y a pas de quoi en faire un épiphénomène. »

Une consigne répercutée à tous les étages du club marseillais ? « Cela n'appelle pas de commentaire officiel, répond le président de l'OM, concentrons-nous sur le Championnat, ce serait pas mal. »

DAMIEN DEGORRE et DOMINIQUE ROUSSEAU (L'Equipe)

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