C'est un vieux serpent de mer, qui a fini par épuiser toutes les énergies et exaspérer les mieux disposés. Depuis plus de six ans, le PSG rêve d'un nouveau centre d'entraînement, moderne et fonctionnel, à l'image de ce qui se fait à l'étranger. Mais aujourd'hui, les joueurs parisiens continuent de s'entraîner au camp des Loges, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), sur des installations qui ne sont plus adaptées au haut niveau
De Laurent Perpère à Francis Graille, les présidents du PSG se sont penchés sur la question, recherchant le consensus plutôt que le conflit. Mais si les projets ont évolué en fonction des sensibilités du moment, à l'arrivée, le constat est toujours le même : le club parisien travaille dans des conditions indignes de son statut. Il y a un an, presque jour pour jour, Francis Graille avait ouvert ce dossier sensible, promettant à son tour que le PSG disposerait d'un nouveau centre d'entraînement courant 2005. Samedi dernier, dans nos colonnes, il assurait que Paris aurait de nouvelles installations d'ici deux ans, c'est-à-dire en 2006.
Après douze mois de discussions entre les différents intervenants, c'est-à-dire le club, la ville de Saint-Germain-en-Laye, l'armée de terre et le conseil général des Yvelines, rien n'a avancé. Et le divorce se précise. Le PSG souhaite acquérir trois hectares jouxtant ses actuelles pelouses d'entraînement. Cette surface permettrait notamment de construire des structures d'hébergement. Cette solution reste la priorité du club. Mais ces terrains appartiennent à l'armée et ne sont pas à vendre.
Le centre militaire du camp des Loges est en effet amené à se développer dans les années à venir et il n'est pas question de céder les terrains convoités par le PSG. Emmanuel Lamy, le maire de Saint-Germain-en-Laye, persiste à croire que les militaires peuvent changer d'avis. Selon lui, le départ en retraite, courant décembre, du général Hubert Ivanoff, actuel patron du camp militaire des Loges, pourrait inverser la tendance en faveur du PSG. Pourtant, selon une source officielle, ce départ ne changera rien à l'affaire puisque la décision incombe au ministère de la Défense.
Malgré tout, la ville de Saint-Germain et le PSG usent de toutes leurs influences, notamment au niveau politique, pour obtenir gain de cause. Francis Graille, qui avait demandé à Emmanuel Lamy de trouver une solution avant le 1 er novembre, a finalement repoussé l'ultimatum à la fin de l'année. Si d'ici là le maire n'a pas débloqué la situation, le PSG déménagera.
Le dossier confié à Dominique Casagrande
Jusqu'à très récemment, les réunions qui se sont tenues le plus souvent en présence de Philippe Pivert, adjoint au maire chargé des sports et de la jeunesse, n'ont débouché sur rien de concret. Elles ont surtout mis l'accent sur l'incapacité des élus à infléchir la position des militaires et à proposer une alternative cohérente. Quant à la solution qui consisterait à rénover et agrandir l'actuel camp des Loges, en récupérant notamment le terrain de rugby ou encore quelques courts de tennis appartenant à la commune, elle n'a pas les faveurs du maire.
Lassés par tant d'inertie, les dirigeants du PSG ont pris les choses en main. Le dossier a été confié à Dominique Casagrande , l'ancien gardien du PSG qui évolue désormais à Créteil. Tout en poursuivant les discussions avec Saint-Germain, Casagrande s'est mis en quête de nouveaux terrains. Francis Graille s'est personnellement déplacé pour visiter certains sites qui feraient très bien l'affaire et qui permettraient enfin au PSG d'avoir le centre d'entraînement dont il rêve. Sauf improbable retournement de situation, son avenir n'est plus à Saint-Germain. Mais quoi qu'il arrive, le club continuera à s'appeler Paris-Saint-Germain.
Article extrait du Parisien du 28.10.2004
