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PSG : Bilan 11-12 : Sirigu, une mentalité exemplaire

Publié le 03 Juin 2012 à 17h26 par Ted75
PSG : Bilan 11-12 : Sirigu, une mentalité exemplaire
Arrivé le 28 juillet 2011 en provenance de Palerme, Salvatore Sirigu était à l'époque la grande inconnue dans le recrutement parisien. International italien, le gardien n'a pas mis longtemps à se faire connaître et réalisé une saison prometteuse en dépit de quelques défauts (sorties aériennes, jeu au pied). En plus de ses qualités footballistiques, il a affiché une belle mentalité jusqu'à parler un Français plus que correct.

Rennes, le déclic

Arrivé donc de Palerme, Sirigu avait envie d'un challenge afin de poursuivre sa progression : "Ce n'était pas très compliqué. La France est un pays qui ressemble beaucoup à l'Italie. Et puis c'est à côté. Je n'ai pas hésité. J'ai parlé avec Leonardo, et deux jours après j'étais à Paris. J'avais envie d'essayer une expérience à l'étranger. A 24 ans, c'était l'âge pour partir. Ça s'est bien passé je crois".

Alors que son ex-coéquipier et camarade de Palerme, Javier Pastore, a posé ses valises dans la capitale et s'acclimate à peine, Sirigu se met déjà dans le bain avec une rencontre convaincante face à Lorient, avant de livrer un match assez énorme à Rennes lors de la deuxième journée du championnat. Réalisant plusieurs parades de classe, il retarde l'échéance qui verra Paris ne chercher qu'un nul en Bretagne alors qu'il menait (1-1). De quoi lancer sa saison et lui permettre d'enchaîner les prestations satisfaisantes, laissant dans l'ombre sa doublure, Nicolas Douchez, avec qui il assure cependant "entretenir de bonnes relations".

Sa place de numéro un est donc nullement contestée et provoque même les éloges de certains de ses précédesseurs, pourtant sceptiques de prime abord, comme Grégory Coupet ou Jérôme Alonzo : "Je pensais qu'il était bien en dessous de Douchez. Mais je me suis trompé. Il m'a bluffé. Il est impressionnant sur sa ligne et a un sens du placement très pointu. Il est d'ailleurs très rare de le voir réaliser de grosses détentes sur ses arrêts. C'est parce que sur sa ligne, il sait où et comment se placer. Sa principale lacune, ce sont les sorties aériennes. Mais cela vient de sa culture. En Italie, comme les défenseurs centraux jouent très bas, les gardiens ne sortent pas. S'il travaille cela, il peut devenir un très grand gardien".

Une grosse faiblesse : les sorties aériennes

Evidemment, le portier italien n'est pas irréprochable dans tous les domaines. Un soir d'octobre 2011, un de ses défauts éclate même aux yeux de tous les observateurs du Parc des Princes. Lors d'un match face à Caen (4-2), Sirigu est auteur d'une bien mauvaise prestation en étant fautif sur les deux buts encaissés. Son tort ? Avoir été l'auteur de sorties hasardeuses sur corner qui ont permis à Heurtaux et Vandam de marquer de la tête. Performant jusque-là, le jeune international réalise ce soir-là sa plus mauvaise performance mais ne se défile pas à l'heure d'affronter les micros après ce match : "Je suis sorti, mais j'ai raté ma sortie, c'est comme ça, c'est le foot. Je ne suis pas encore un joueur extraordinaire, je dois progresser".

Lucide sur ses qualités et défauts et exemplaire en-dehors du terrain, à l'image d'un Français quasiment parfait lors de ses interventions face aux médias, Sirigu a même attiré l'attention d'une légende du football italien, l'ancien gardien Dino Zoff : "Sirigu est un gardien très intéressant. C'est une fierté qu'il réussisse en France et une satisfaction qu'il fasse honneur à l'école italienne des gardiens. Son départ d'Italie est une perte pour la série A, mais c'est bon pour lui. Il pourra devenir très utile pour l'équipe d'Italie. Il est assez complet et très réactif. Il a d'excellentes qualités. Même s'il est grand (1,92m) il est très rapide, très réactif (...) Parfois, il est trop gentil, trop bon. Il devrait montrer plus de méchanceté dans le bon sens du terme. Il peut crier sur ses coéquipiers par exemple”. Un défaut qu'il a semble t-il corrigé...

Un caractère bien trempé

L'arrivée de Carlo Ancelotti fin décembre ne l'a pas changé. Bien au contraire. Il a tout de fois milité pour conserver Gilles Bourges en tant qu'entraîneur des gardiens. Avec lui, l'Italien semble en osmose et continue d'enchaîner les prestations de qualité malgré cette fâcheuse manie de boxer les ballons au lieu de les capter. Il s'en est expliqué sur le plateau du Canal Football Club en mars dernier : "Je veux la sécurité avant tout, pour moi c'est qu'on demande à un gardien. Le terrain était très humide (Ndlr : à Caen), il y a eu de la pluie, le ballon glissait dans les gants et j'avais un peu peur de prendre le ballon. C'est difficile car ils sont en plastiques, les déviations changent, la trajectoire est variante et parfois il retombe très vite. Mais l'important avant tout, c'est la sécurité”.

Mais en janvier dernier, c'est plutôt d'insécurité dont on a parlé en évoquant l'Italien. Alors qu'il roulait en voiture avec sa compagne française, le gardien parisien a été victime d'une agression de la part d'un conducteur de scooteur. Sirigu n'a pas aimé les regards insistants envers sa compagne et s'en est alors suivi un échange verbal tendu qui a amené l'agresseur à envoyer un coup de tête (casque encore vissé) au jeune footballeur avant de frapper la vitre arrière de sa voiture. Portant plainte, le numéro 30 du PSG s'est entraîné normalement le lendemain et n'a pas été vraiment choqué.

Preuve d'un caractère solide, comme en témoigne sa joie très démonstrative envers le public de Gerland où il s'est mis à frapper dans les panneaux publicitaires et a carrément insulté les spectateurs lyonnais ("Va F......) après le quatrième parisien synonyme de nul (4-4). Une période difficile pour le club parisien qui enchaîna les performances moyennes. Comme son gardien, peu irréprochable à Nancy lors d'une douloureuse défaite (2-1). Ce ne sera que pour mieux rebondir.

Le futur symbole ?

Finissant mieux la saison, avec notamment en point d'orgue une grosse prestation à Lille malgré la défaite (2-1), Salvatore Sirigu s'apprête à s'installer dans la durée avec le club de la Capitale. Il l'a réaffirmé récemment : "Moi, je suis venu pour participer au projet du PSG. Cela implique de rester plusieurs saisons. Donc, l'an prochain, je serai toujours le gardien du PSG... sauf si on me dégage (rires) !"

Pas sur que Leonardo et consorts ne renvoient l'un des joueurs les plus réguliers de cette saison...

Salvatore Sirigu en stats :

-41 titularisations (dont 38 en Ligue 1).

-Moyenne annuelle PlanètePSG : 5.83.

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