A 24 ans, Javier Pastore est toujours intriguant. Tantôt génial, tantôt exaspérant, le milieu argentin a ses fans mais, surtout, ses détracteurs. On lui reproche sa nonchalance, son manque de combativité, de sérieux dans le repli défensif, et ses performances irrégulières. Balle au pied, il reste pourtant un formidable footballeur en brillant surtout par sa qualité de passes. Sa vision du jeu, ses ouvertures millimétrées grâce à un jeu long remarquable, et sa frappe de balle peuvent être autant d'atouts pour lui permettre de retrouver durablement une place de titulaire. Plutôt convaincant face à Nice, "El Flaco" est-il sur la bonne voie ?
Numéro 10 : un poste fait pour lui
"Il ne va jamais faire de caprices mais il ne se sent bien qu'au poste de n°10, en étant complètement libre". Ce constat fait par Florian Torchut, co-auteur du livre "Le phénomène Pastore", est une évidence : Pastore est un numéro 10 à l'ancienne. Parmi les exemples du passé ressemblant à son profil, on pourrait citer Riquelme, Ortega, ou encore... Zidane. Sans le comparer évidemment au meneur français, l'Argentin fait partie de ces joueurs performants quand ils sont libérés de toutes tâches défensives. Afin de mieux se concentrer sur leur jeu, de servir de relais à leurs milieux pour combiner, et de trouver rapidement les décalages en servant leurs attaquants dans le dos de la défense adverse. Pastore sait faire tout ça. Et il l'a encore démontré face à Nice samedi dernier dans une position inédite de numéro 10, dans un 4-4-2 en losange, qu'il n'avait jamais occupé au PSG depuis son arrivée.
Souvenirs de Palerme
Tout se gâte avec l'arrivée d'une "star"
Le 4-3-1-2, système de l'avenir au PSG ?
Le journal "Le Parisien" avait fait état de cette envie de Laurent Blanc dans son édition du 4 novembre dernier : instaurer ce nouveau système pour arranger à la fois Edinson Cavani, pas à l'aise à droite dans le 4-3-3, et Javier Pastore, à un poste plus haut qu'en début de saison et forcément plus protégé. Surtout, le profil du numéro 27 du PSG correspond parfaitement à cette position. Et Ibrahimovic n'aurait pas à faire tant d'efforts pour redescendre et s'user inutilement. La preuve, face à Nice. Plus haut pour accompagner Cavani, le Suédois a tout simplement inscrit un triplé. Souvent décalé à gauche (voir ci-dessous à gauche), pour faire le pendant de l'Uruguayen, la star du PSG a su laisser la place à Pastore plein axe (ci-dessous à droite) comme le montrent les deux schémas ci-dessous reproduits par ESPNfc.
Les points rouges et oranges symbolisent les zones les plus souvent couvertes par les deux joueurs. Ce système pourrait ainsi convenir à tout le monde. Pastore aurait moins d'efforts de repli à effectuer et serait protégé par le trio derrière lui. Quant à "Ibra", avec son âge avancé, il aurait lui aussi moins de courses à réaliser et pourrait gagner en efficacité dans la surface adverse. Comme contre Nice... Attention tout de même aux conclusions hâtives après un seul match. Mais Laurent Blanc aurait peut-être intérêt à faire perdurer l'expérience. Car son 4-3-3 avait convaincu au milieu mais pas devant, avec peu de performances abouties de la part de Lucas, Lavezzi ou Ménez. Pour le grand bonheur de Pastore ? Preuve peut-être de son retour en forme, l'Argentin n'a pas hésité à s'exprimer en Français samedi dernier : "Je suis très content, j'ai fait mon 100e match avec le PSG et je veux continuer comme ça. Je n'avais pas un problème mental, mais bien physique. J'étais blessé. Mais maintenant je suis bien et j'espère continuer à m'améliorer physiquement pour faire de grands matches ici". Espérons-le pour lui et pour le club parisien...