Avant la rencontre choc de dimanche soir, focus sur les deux équipes et leurs forces et faiblesses. Pour s'apercevoir que, sur le papier, une des deux en tire forcement quelques avantages...
Mandanda-Sirigu
On ne peut pas dire que Salvatore Sirigu réalise la meilleure saison de sa vie. Arrivé en 2011, le portier italien avait surpris dès sa première saison en multipliant les bonnes prestations. Mais cette saison, après une Coupe du monde passée sur le banc, le gardien parisien n'affiche plus autant de sérénité dans sa cage. La différence réside également au niveau physique où il semble plus pataud, moins affuté que lors de sa première saison parisienne. Fébrile dans les airs, Sirigu n'a pas amélioré son jeu au pied et ne semble pas constituer un atout pour espérer un jour aller au bout en Coupe d'Europe...
A contrario, Steve Mandanda réussit une saison pleine. Capitaine de l'OM, il semble être revenu à son meilleur niveau et n'a pas commis beaucoup d'erreurs jusque-là, signant même quelques parades décisives. Marseille dispose donc d'un petit avantage au niveau de son gardien.
Le bloc défensif, avantage Paris
Avec un jeu autant porté vers l'avant, l'OM laisse forcément des plumes derrière. Au risque de fragiliser son secteur défensif et une charnière Morel-Fanni livrée à elle-même. C'est aussi le positionnement d'Imbula qui a souvent posé problème. L'ancien Guingampais sera suspendu dimanche et suppléé par Lemina. A ce dernier de bien protéger une arrière-garde souvent fébrile, même si Marseille reste sur deux matches sans encaisser de but. Cette saison, le club phocéen n'a jamais réussi à enchaîner trois «clean sheets». Une première dimanche ?
De son côté, Paris a su resserrer les rangs avec plus de rigueur amenée par son quatuor brésilien : Maxwell-David Luiz-Thiago Silva-Marquinhos. Les quatre défenseurs ont l'air complémentaires et ont participé à bon nombre de performances parisiennes, à commencer par le match héroïque à Chelsea. Ils ne sont pas les seuls puisque la science du placement de Thiago Motta et les efforts monumentaux de Blaise Matuidi aident à assurer un équilibre à cette équipe. Il en faudra de la solidité pour résister aux offensives marseillaises dimanche soir...
Des attaquants à la réussite inégale
Marseille possède un avantage en voyant son duo André-Pierre-Gignac/Michy Batshuayi réussir des prouesses chaque semaine. Même si les deux cas sont différents. Annoncé sur le terrain d'entrée dimanche, Gignac n'a pas marqué lors de ses deux dernières titularisations. Mais il avait auparavant inscrit un but lors de chacune de ses entrées en jeu précédentes. Sa capacité à peser sur une défense est évidemment un atout. Afin d'user l'adversaire et permettre à son compère Batshuayi de finir le travail. Le Belge reste sur trois doublés en cinq matches. Que ce soit en débutant ou en entrant en jeu. Deux atouts non négligeables pour cet OM-PSG.
Paris semble davantage dépendant de Zlatan Ibrahimovic. Le Suédois a retrouvé sa vitesse de croisière et a marqué six buts lors de ses trois derniers matches de championnat (dont quatre penalties), portant son total à 17 réalisations en Ligue 1. A ses côtés, Edinson Cavani n'est pas aussi performant. Le dernier but de l'Uruguayen toutes compétitions confondues remonte à un match de Coupe face à Monaco le 4 mars dernier (2-0). Sa dernière réalisation en championnat date même du 18 janvier dernier face à Evian TG (4-2) ! Emprunté face au but, «El Matador» est plus utile dans le collectif au sein duquel ses efforts aident à équilibrer le bloc. Mais c'est aussi devant que l'on a besoin de lui. Buteur lors des deux derniers PSG-OM au Parc, l'Uruguayen doit retrouver son flair au meilleur des moments.
Le style de jeu
Si les deux entraîneurs prônent «une philosophie offensive», comme l'a notamment évoqué Laurent Blanc en conférence de presse, le style des deux rivaux reste différent. Fidèle à ce qu'il affectionne, Blanc veut que son équipe privilégie la possession du ballon et une récupération rapide dès la perte. Confisquer le ballon, c'est aussi éviter d'être mis en danger par l'adversaire selon le Cévenol. Mais en 2014, le PSG a surtout agacé par ces longues séquences de conservation de balle assez lénifiantes et pas vraiment efficaces. Depuis un, voire deux mois, Paris est toutefois redevenu une équipe qui fait peur. Avec un jeu un peu plus direct aidé par les inspirations de Verratti et Pastore, deux des hommes forts de la construction du jeu parisien.
Marseille a un style pas tout à fait similaire. Marcelo Bielsa a amené de la rigueur physique, tactique et technique. Il a chargé les séances d'entraînement et demande énormément à ses joueurs. On pourrait comparer son arrivée à celle d'Ancelotti à Paris. Avec de nouvelles méthodes qui ont révolutionné le quotidien à l'OM. Résultat : la première partie de saison phocéenne a été plutôt étonnante avec un jeu pratiqué parfois séduisant. Le style Bielsa repose sur un gros pressing exercé haut sur le terrain et des transmissions rapides dès récupération du ballon. Un jeu vertical qui permet à Marseille de se procurer pas mal d'occasions. Ce n'est pas pour rien que le club phocéen possède la meilleure attaque (60 buts). Mais le bloc n'est pas toujours compact et les espaces peuvent être nombreux derrière quand la concentration n'est pas présente. L'OM en a fait l'expérience lors d'un mois de février catastrophique (3 nuls, 1 défaite, 8 buts encaissés en 4 matches).
L'expérience contre la folie annoncée
Dimanche soir, on annonce un Vélodrome chaud, électrique, bouillant, un tifo comme on en a jamais vu en France, une équipe de l'OM remontée à bloc pour effacer l'affront du match aller, perdu 2-0 au Parc. Mais tout ce folklore, bon nombre de joueurs parisiens sont loin de le craindre. Au contraire. Cela ne peut que les transcender. Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Thiago Motta, David Luiz, Edinson Cavani ou encore Maxwell ont déjà connu des Milan-Inter, des Real-Barça, des derbies sulfureux, des matches de Coupe du monde. Ce n'est pas un OM-PSG au Vélodrome qui risque de les impressionner. Surtout qu'ils en ont déjà disputé pour la plupart.
L'environnement, la pression adverse seront peut-être les paramètres les plus importants à gérer dimanche soir. Mais l'expérience des éléments parisiens tend à rassurer. Surtout qu'ils ont eu il y a peu un match d'une autre importance à négocier en Ligue des champions, du côté de Stamford Bridge. Marseille devra, en revanche, composer avec cette atmosphère qui peut transcender, mais aussi crisper en cas de difficultés. Même si l'on peut imaginer que l'équipe sera rodée mentalement avec l'influence de Bielsa et son staff. On peut ainsi s'attendre à une entame de feu, comme souvent avec l'OM cette saison. A Paris de faire le dos rond pour ensuite imposer son rythme et prendre la mesure de son adversaire...
