Gallardo et les blessures
Il est ainsi devenu coutumier de dire que Gallardo est systématiquement blessé depuis son retour en Argentine. Si l'on ne peut pas dire qu'il a été épargné par les pépins physiques au tout début de son retour dans son pays, c'est beaucoup moins vrai depuis la mi-saison 2004, excepté quelques petits soucis sans gravité (pas plus de deux semaines d'arrêt) deux ou trois fois lors de ces trois dernières années. Sa plus grave blessure ? Il l'a contractée dès le premier match de son retour, le 17 aout 2003. Outre un pépin au début de l'Apertura 2004, qui lui a fait manquer les cinq premiers matches, il a « seulement » été touché par des petites blessures (nécessitant entre deux et quatre matches d'absence) en décembre 2005 avec une distension au niveau du genou gauche et en mars 2006 avec une petite lésion aux adducteurs.
Il n'a donc eu ses soucis physiques que lors de la première année de son retour. Voici ses statistiques par année pour illustrer cela, sachant qu'un tournoi (Clausura ou Apertura) fait 19 matches :
- 2003 (à partir d'aout) : 1 match de championnat, 1 match de Libertadores et 4 matches de Copa Sudamericana (6 m).
- 2004 : 14 matches du tournoi Clausura, 13 matches du tournoi Apertura (blessure début aout), 7 matches de Libertadores et 1 match de Copa Sudamericana (35 m).
- 2005 : 12 matches de Clausura (fin de saison non jouée car place aux jeunes lors du dernier mois, puisque le tournoi était raté), 13 matches d'Apertura (idem, place aux jeunes en fin de saison), 8 matches de Libertadores et 2 matches de Sudamericana (35 m).
- 2006 : 10 matches de Clausura (distension au genou qui lui fait rater 3 matches, turn-over pour la Libertadores), 14 matches d'Apertura et 9 matches de Libertadores (33 m).
Dans un club à l'effectif assez large et où est souvent pratiqué le turn-over afin d'être compétitif sur les deux tableaux (championnat et Libertadores), Gallardo aura donc pris part, en 3 ans et demi, à 109 parties pendant lesquelles il a inscrit 35 buts. Par comparaison, il avait disputé 102 rencontres en 4 ans avec Monaco. On peut donc réaffirmer que, sa saison de retour exceptée, il n'est pas si fragile qu'on veut bien le dire, surtout quand on a un Rothen dans son effectif... Et puis, le dernier argentin venu au PSG pour lequel nous avions des craintes concernant ce point n'est autres que « Juampi » Sorin. Nous n'avions pas eu à regretter le risque de le prendre à l'époque.
Gallardo lui-même affirme : "Je suis en pleine forme. J'arrive avec mon expérience. Physiquement et mentalement, je suis plus fort que lors de ma dernière saison à Monaco." Lors de ces six derniers mois il n'a ainsi raté qu'un match sur blessure, les autres l'étant sur suspension ou choix de l'entraîneur
Gallardo et la tactique
Justement, venons-en au « problème tactique » puisque Gallardo a raté un match et n'a pas été titularisé lors de deux rencontres pour cette raison : Passarella voulait jouer en 4-4-2, non plus avec un meneur de jeu mais avec deux joueurs offensifs sur les côtés. Et comme il considère que Gallardo n'est jamais plus fort que lorsqu'il est dans l'axe...
Le PSG jouant le plus souvent dans un style proche de celui que veut mettre en place l'entraîneur de River Plate, où mettre Gallardo ? Il pourrait très bien se situer au milieu à gauche puisque Rothen est sur le départ. Il jouait dans cette position lors de sa première année fantastique à Monaco. Voire même à droite, dans un rôle à la Dhorasoo en fin de saison dernière ou à la Benarbia lors du titre de Bordeaux de 1999, le club ayant tellement de mal à trouver quelqu'un à droite depuis le départ de Fiorèse. Mais le poste de prédilection de Gallardo reste bel et bien axial, et particulièrement derrière deux attaquants (poste dans lequel il évoluait à River). Il serait alors derrière Pauleta et un Kalou alors un peu plus haut que d'ordinaire pour ne pas qu'il se gêne avec l'Argentin. Le PSG jouerait alors avec trois joueurs au milieu dont le but premier serait la récupération du ballon et la transmission à ses joueurs de ballons. Problème : il risque d'y avoir « entonnoir » et une sous-utilisation des côtés. La technique cumulée de Kalou et de Gallardo pourrait-elle compenser cela ? Enfin, si le PSG veut continuer à jouer avec deux récupérateurs et mettre Gallardo dans l'axe, il est probable que ce dernier soit juste derrière Pauleta avec à ses côtés Frau à droite sur lequel semble compter Lacombe et Kalou sur la gauche, comme il l'a fait à Lyon par exemple. C'est l'hypothèse la plus probable, même si elle déporterait un peu Kalou sur les côtés, lui qui qui ne cache pas sa préférence pour l'axe.
Sur ce point l'Argentin affirme, ne voulant pas imposer quoi que ce soit (au contraire d'un Dhorasoo à son arrivée par exemple) : "Il faut être clair. Je suis numéro 10 mais j'ai peu souvent joué dans une position classique. On a été champion avec Monaco en 4-4-2. Je jouais sur un côté. Je peux jouer à gauche, à droite ou dans l'axe. Je l'ai déjà démontré. Avec les années, j'ai beaucoup appris. J'ai très confiance."
Gallardo et son caractère
Loin d'avoir un caractère qui colle à son surnom, on connaît deux gros conflits entre Gallardo et ses entraîneurs : avec Deschamps à Monaco et avec Merlo à River Plate. Leader naturel et caractère bien (trop ?) trempé, quelles vont être ses relations avec Guy Lacombe qui lui aussi a réputation d'avoir un caractère difficile, chose confirmée avec les cas Dhorasoo, Yepes voire Rothen ? Gallardo n'est du reste pas du genre à s'étendre dans les médias, ce qui est une bonne chose à Paris. On ne peut donc pas dire que ce soit un garçon à problèmes. C'est également un homme mature, marié et père de famille, qui ne se laissera pas distraire par l'attractivité de Paris. Discret, il a toutefois su être un élément moteur d'un groupe au niveau mental que ce soit à Monaco ou River Plate où il était capitaine.
Il lui arrive par contre de jouer les provocateurs sur le terrain, avec ou sans le ballon, ce qui lui couta plusieurs expulsions tout au long de sa carrière (10 au total à River Plate). Comment ne pas évoquer ses « affaires » à Lyon où une sorte de « contrat » semblait avoir été mis sur sa tête - faisant même « péter un plomb» à Sonny Anderson - et bien sur à Marseille et cette fameuse bagarre dans les couloirs du Vélodrome à la mi-temps. Toujours volontaire sur le terrain, il lui arrive parfois d'aller dans l'excès comme lors de l'été 2006 où il se voit exclu quasiment deux fois de suite lors de matches importants pour son club.
Gallardo et sa forme
On l'a déjà dit, Gallardo a fait un championnat d'ouverture 2006 (paradoxalement, c'est la deuxième partie d'année 2006) complet avec 14 matches joués et 4 buts inscrits (dont 3 sur penalty cependant). Le célèbre média argentin Olé, dont la notation est semblable à celle de L'Equipe chez nous, lui donne une moyenne de 6.27. Sur ses notes, il n'y en a qu'une qui soit inférieure à celle moyenne de son équipe. Autant dire qu'il reste sur un exercice assez satisfaisant, dans les 15 joueurs les mieux notés du championnat. Il n'est pas donc pas forcément sur le déclin comme on peut parfois l'entendre
Gallardo et sa motivation
Il ne faut pas se le cacher, l'une des principales raisons de sa venue est d'ordre familial et du cadre de vie. Il vient au PSG parce que lui et sa famille gardent un très bon souvenir de la vie française et maîtrisent la langue. Quitter River Plate et sa pression n'est pas forcément pour lui déplaire. L'autre raison de son arrivée est son attirance pour les défis : "Ce qui me motive est le défi personnel. Les challenges difficiles à relever m'ont toujours plus. La situation du PSG ne me fait pas peur." En tous les cas, il ne vient pas pour une question d'argent : "Je ne suis pas venu chercher un gros contrat puisque je toucherai la même chose qu'à River." De plus, il a refusé des offres beaucoup plus lucratives émanant de Turquie, du Japon ou des Emirats.
Pour conclure, il exprime son envie : "Je n'arrive pas avec la tête haute, mais avec beaucoup d'envie. Je veux parler sur le terrain, par mon jeu. On me fait venir pour ça... J'ai seulement fait part (à Lacombe) de ma volonté d'apporter quelque chose à Paris. Maintenant, j'ai envie de parler sur le terrain" et la possibilité qu'il a de finir sa carrière au PSG (Le Parisien): "Cela me plairait. Je suis en pleine maturité. J'ai toujours aimé m'investir au maximum. C'est pour cela que je n'ai joué que dans deux clubs dans ma vie. Je viens à Paris pour y rester et apporter. Si ce n'était pas le cas, j'aurais signé ailleurs. C'est un défi important. Et puis, il y a le Parc que j'ai découvert contre la Jamaïque en Coupe du monde, en 1998. J'ai toujours dit que c'est un endroit où j'aimerais jouer. Pour moi, un rêve va se réaliser."