L'international estime que le tournoi de futsal de dimanche dernier était idéal pour préparer l'opération de maintien : "Ca fait du bien, ça nous change du quotidien. Ça nous a permis durant cette trêve de nous occuper le week-end." Le joueur va même plus loin : "C'est aussi bien qu'un match amical, voire mieux. Physiquement, on monte vite en pulses et techniquement on répète un peu les gammes."
"On n'a pas la culture de la gagne"
Même si le constat peut prendre une tournure quelque peu comique, les deux matchs ont permis à l'équipe d'éloigner d'elle le pathos de la défaite : "Ca fait du bien de gagner, même en salle. Lors de ce tournoi, nous avons cherché également à retrouver la culture de la gagne. Car cette culture de la gagne, on ne l'a pas. Ce tournoi pouvait nous permettre de la retrouver avant le match de Lens qui sera décisif comme les neuf prochains matchs." Dernier élément de satisfaction aux yeux de Jérôme Rothen : "Cet après-midi là pouvait également être importante pour partager quelque chose avec le public. Nous, ça nous a permis de retrouver des sensations et du plaisir, car en ce moment, ce n'est pas évident. C'était un bon entraînement. On prend tout ce qui est positif en ce moment."
Occupant un rôle de plus en plus important dans l'équipe depuis son retour de blessure(s), ne serait-ce qu'à travers ses prestations, l'ancien Monégasque a franchi un nouveau cap lors du tournoi en récupérant le brassard de capitaine. Une évolution que le joueur ne veut pas réduire à son cas personnel mais qu'il entend répercuter dans le collectif par le biais de la prise de conscience et de la responsabilisation : "C'est important que l'on soit tous solidaires et qu'on se rende bien compte de la situation qui est vraiment délicate. Je pense que même s'il y a eu défaite à Rennes et élimination à Lisbonne, il y a eu du positif quand même, malgré les défaites. Bon, c'est sur, on parle, on parle, mais on reste sur quatre défaites de suite. OK. Mais on a quand même notre destin entre nos mains. A nous d'aller chercher une victoire : retirons les aspects positifs de ces quinze derniers jours pour avancer. Même si la situation est critique."
"Domenech a raison : on a trop parlé !"
Concernant la pique de Raymond Domenech sur le caractère velléitaire du PSG, Jérôme Rothen ne bronche pas. Au contraire, il abonde dans le sens du sélectionneur : "Maintenant, c'est sur qu'il a raison. On a parlé, parlé... On a dit : "On va s'en sortir !" Mais on reste sur quatre défaites de suite. C'est bien beau de parler, mais il faut des actes sur le terrain. Maintenant, nous ne sommes pas aidés à l'extérieur en ce moment. Seul le groupe de joueurs y croit. Presque plus personne en dehors. On a le destin entre nos pieds encore. Le jour où on devra attendre les résultats des autres, ce sera inquiétant. Mais maintenant, il faut se réveiller et aller chercher des victoires." Il soupire : "Se dire "on va s'en sortir", comme on nous le dit encore..." Le gaucher formé à Troyes enfonce le clou : "C'est comme dire "Paris ne peut pas descendre." Mais aujourd'hui, Paris peut descendre ! Je ne vois pas pourquoi on aurait un avantage par rapport à Nice, Troyes, Valenciennes... Au contraire, on est en retard par rapport à eux."
Les observateurs arguent souvent du manque d'expérience des Parisiens dans la lutte pour le maintien pour justifier leurs inquiétudes au sujet du PSG. Jérôme Rothen reconnaît que cette inexpérience est un fardeau pour l'ensemble de l'équipe : "C'est vrai que ce n'est pas évident. C'est la première fois que vraiment je joue le maintien. Peu de joueurs l'ont déjà joué. C'est pénible au quotidien, on n'est pas enthousiastes et on ne peut pas avoir le sourire aux lèvres tous les jours, travailler dans la bonne humeur. Le coach nous le demande, mais ce n'est pas évident."
"Même chez nous, cette situation est dans un coin de notre tête"
Amoureux du club jusqu'au bout des ongles, le joueur affirme au nom de ses coéquipiers que le découragement habite l'équipe en dehors du simple cadre professionnel : "Cette situation-là, même quand on n'est pas sur le terrain ou au Camp des Loges, même chez nous, elle est dans un coin de nos têtes. On le vit mal, mais on devra s'en sortir ensemble. Il faut se serrer les coudes et aller chercher au plus loin de nous les points qui manquent. J'espère fin mai vous dire : "c'était dur mais on s'en est sorti !" Mais aujourd'hui, je vous dis : "la situation est vraiment délicate et on n'est pas sortis d'affaires, loin de là." Même aujourd'hui, on y pense."