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Leclub PSG : Cissé - "On a vécu des choses terribles"

Publié le 11 Avril 2007 à 15h37 par Cédric FERREIRA
Leclub  PSG : Cissé -
Rarement absent depuis l'arrivée du successeur de Guy Lacombe, le milieu défensif parisien Edouard Cissé est un des hommes forts de Paul Le Guen. Dans un entretien accordé au quotidien "Le Parisien", il dresse un panorama de la difficile saison qu'endure son club.

"C'est de la survie d'un club dont il est question"

Le compteur d'Edouard Cissé affiche déjà 39 rencontres toutes compétitions confondues cette saison, faisant de lui l'un des joueurs les plus utilisés. Pourtant, il ne l'apprécie guère : "C'est la plus compliquée que j'aie connue. Après un mauvais début, nous n'avons jamais vraiment réussi à trouver le bon rythme. On a réalisé relativement tôt, fin décembre, que le club risquait la relégation. En même temps, ce championnat est tellement bizarre qu'en deux ou trois matchs, une équipe peut gagner ou perdre dix places, analyse t-il. Nous sommes restés longtemps à trois ou quatre points des places européennes. Avec ce visuel-là, on se disait que ce n'était pas catastrophique."

Le joueur prêté à West Ham en 2002-2003 admet avoir connu des difficultés pour gérer l'éviction de Guy Lacombe : "A ce moment-là, c'est de la survie d'un club dont il est question. Ça va au-delà de la vie de l'équipe. En tant que joueurs professionnels, on s'est mis d'office dans l'opération maintien. Mais j'avoue que ça a été un peu difficile pour moi de me mettre en tête qu'on en était au point où il fallait jouer pour sauver le club."

"J'ai ressenti une sympathie unanime autour du club"

Une fois que le PSG était relégable, Cissé a été surpris de voir combien le PSG était aimé en réalité : "Avant, on était un peu raillés et moqués. C'était dans l'air du temps, comme une tradition bon enfant. Là, tout le monde a pris conscience que les joueurs avaient besoin de se sentir aimés et qu'il fallait un soutien populaire. Et j'ai ressenti une sympathie unanime autour du club. Même des gens qui ne sont pas des vrais supporters. Cela soulage de voir que nous ne sommes pas haïs. C'est facile de se moquer du PSG mais, derrière ces moqueries, on réalise que tout le monde a conscience que le club fait partie du paysage footballistique français. Si Paris n'était pas tombé aussi bas, je n'aurais peut-être pas compris cet amour."

Le joueur arrivé au club au cours de la saison 1997-1998 revient également sur les incidents du match contre Tel-Aviv et regrette que la politique ait pris le pas sur le foot : "Penser que nos résultats peuvent influer sur un tel fait divers, c'est terrible. Cette histoire c'était un problème de société, pas de foot, tient-il à préciser. Dans les stades il y a une minorité de gens qui n'aiment pas les joueurs noirs ou arabes. Mais c'est la société qui est ainsi faite. Les supporters sont le reflet de cette société."

"On m'a fait passer pour le mec qui ne pensait qu'à sa gueule"

Selon Cissé, Paul Le Guen a apporté sa sérénité, son calme et son expérience dans une période où le club en avait besoin. Le souvenir des critiques qui l'ont touchées est réapparu : "Sur un plan personnel, je suis estampillé PSG et j'ai accepté pas mal de choses... Comme je n'ai pas beaucoup parlé de ça, il est arrivé un moment où on m'a fait passer pour le mec qui ne pensait qu'à sa gueule, déplore t-il. J'ai pourtant disputé huit matchs latéral droit. C'est quand même beaucoup pour quelqu'un qui ne penserait qu'à lui."

Le finaliste de la Ligue des Champions en 2004 avec Monaco pense que le PSG sortira renforcé de cette expérience si le club se maintient : "On a vécu des choses terribles. Avant Lens - PSG (1-2), nous sommes derniers. C'est plus que chaud. Là on se dit que le fond est atteint super vite. A cet instant, ou on est morts, ou on donne le coup de talon au fond de la piscine pour remonter, explique le natif de Pau. Nous ne sommes pas encore sauvés, prévient-il, mais je note que nous avons surmonté l'égalisation lensoise. Comme nous avons surmonté le but du Mans samedi. (...) C'est un signe. Avant, à chaque coup du sort, nous baissions les bras. Maintenant on n'a plus d'autre choix que d'avancer et de réagir."

Enfin, Edouard Cissé estime que son équipe a d'autres options offensives et que la Pauleta-dépendance n'existe plus : "Pedro doit être content, cela lui enlève de la pression. Il n'y a pas si longtemps, on jouait tout le temps sur lui et il avait tous les défenseurs sur le dos. Désormais, il peut se faire oublier pour mieux marquer."

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