Son analyse de la saison
Jérémy Clément résume la saison passée en un mot : "Le maintien. C'est une bonne chose de faite. C'était l'objectif qu'on s'était fixé et on l'a atteint. Je pense que tout ça va nous servir. Rien n'a été facile. Moi, je n'ai connu que les derniers mois mais c'est vrai que l'équipe est passée par des moments compliqués. L'année a été marquée par plusieurs événements importants, pas forcément positifs. On s'en est finalement sorti et ça va nous aider. Il y a des points positifs, tout de même, comme la solidarité et la combativité affichées cette saison, sur lesquels on va s'appuyer pour avancer."
"Quant aux erreurs qu'on a pu commettre, il ne faudra plus les reproduire. C'est pourquoi il est important aujourd'hui de tirer un premier bilan. Ça nous permettra de ne pas récidiver. On sort vraiment marqués de cette saison : j'espère sincèrement que le PSG ira mieux demain et que nous parviendrons à faire quelque chose tous ensemble. Il faudra réattaquer de la même manière qu'on a fini."
Son expérience écossaise
Arrivé en début de saison de l'un des deux clubs les plus prestigieux d'Ecosse, Clément aurait légitimement pu nourrir des regrets de revenir la France pour sauver un club de la relégation. Ce n'est pas l'avis de l'international espoirs : "Je suis satisfait d'être rentré et d'évoluer à nouveau dans ce championnat. Qui plus est dans une équipe comme Paris. Je n'ai jamais envisagé ça comme une épreuve insurmontable. C'est vrai, l'équipe n'était pas au mieux. Mais Paris est un gros club, avec beaucoup de bons joueurs. Je n'ai pas réfléchi aux éventuelles conséquences de mon choix. Dans ma tête, il s'agissait uniquement de me mettre au travail. Je suis quelqu'un qui préfère regarder vers l'avant plutôt que de se pencher sur ce qui a été fait. J'ai analysé la situation objectivement."
Que retire le milieu de terrain de ses six mois passés dans les hautes terres ? "Cette expérience m'a rendu plus sur de moi, c'est clair. Là-bas, j'ai grandi. J'ai découvert un autre football, une autre manière de travailler et aussi un autre style de vie. C'est très différent. Concernant le jeu, tout va vite autour de toi. Tu n'as pas de repères. C'est un combat physique. C'est une sorte de football total. Il faut être dedans et avoir beaucoup de cœur. C'est moins technique et moins tactique mais ça compense par l'agressivité et l'envie. Au PSG la transition a été presque naturelle pour moi. Ne pas lâcher, se battre... C'est ce que réclame la lutte pour le maintien."
Le PSG et lui
Son opinion sur l'encadrement du club est plutôt positive : "Mes six premiers mois sont positifs. Ici, tout le monde m'a facilité la tâche. Je n'ai pas connu de problème d'adaptation. On t'aide, on te conseille : il n'y a donc aucune raison que sur le terrain ça ne suive pas. Je n'ai pas encore tous les réflexes du vrai Parisien mais il n'y a pas de problème. Je me sens bien dans ma vie, personnelle et professionnelle."
Depuis son arrivée au Paris Saint-Germain, Jérémy Clément nourrit une drôle de statistique ; hormis à Nice, l'équipe ne s'est jamais inclinée lorsque le milieu de terrain a été sur la pelouse. Faut-il parler de superstition ? Le joueur réfute : "Et si inversement l'équipe n'avait aligné que des défaites, j'aurais été le chat noir ? Non, je ne crois pas à ça. Ce ne sont que des coïncidences. J'ai simplement fait de mon mieux. Je suis prêt à tout pour aider le PSG."
Cela tombe bien, les supporters ne pardonneront pas une nouvelle saison noire l'année prochaine : "On va tout faire pour viser le haut de tableau. Je pense que le PSG a les moyens de terminer dans les cinq premiers. Ce n'est pas n'importe quel club. On se doit même de le faire. Ça n'a pas marché comme prévu jusque-là mais il n'y a pas de raison. Il va falloir qu'on se reprenne très vite. Je ne sais pas quel projet les dirigeants vont mettre en place à l'intersaison mais ce que je sais, c'est que j'ai envie de gagner avec Paris."
Ses progrès
Modeste, Jérémy Clément n'en reste pas moins conscient des progrès accomplis et de l'envergure prise au cours de ces derniers mois : "J'avais besoin de quitter le cocon lyonnais pour m'épanouir. Le fait d'avoir découvert de nouvelles choses m'a fait murir et permis d'emmagasiner de l'expérience. J'ai progressé. Aujourd'hui, j'enchaîne les matchs et j'en suis assez satisfait. J'ai aussi connu deux périodes de blessure. Il y a du positif là-dedans : ça aide à se forger un caractère. Et même sans ça, j'essaye d'avoir un gros mental. Je ne sais pas s'il l'est mais j'espère qu'il sera au moins suffisant pour mener les combats qui m'attendent."
A 23 ans, Jérémy Clément sait qu'il lui reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir, ne serait-ce que pour devenir un cadre des Rouges et Bleus. Le joueur en convient : "J'ai énormément appris ces derniers temps mais ça ne veut pas dire que je sais tout. Il me reste beaucoup de choses à travailler. Ça viendra avec le temps." Et l'équipe de France dans tout ça, est-elle envisageable ? "Ça viendra quand ça viendra. Ce sera la conséquence de mes performances individuelles mais aussi des résultats collectifs du PSG. Sans cela, on n'arrive à rien. Je préfère ne pas me fixer d'objectif."
Sa relation avec Le Guen
Depuis sa formation à Lyon jusqu'à son arrivée dans la capitale en passant par l'intermède écossais, Clément a été chaque fois sous les ordres du même entraîneur. On pourrait presque parler d'amitié entre les deux hommes ; Clément goute mieux le terme de "relation de confiance". "Paul connaît mes qualités et sait ce dont je suis capable. Moi, je sais comment il fonctionne. On se respecte mutuellement. Après, il n'y a pas de relation plus poussée que ça. S'il m'a fait venir deux fois dans son club, c'est qu'il apprécie ce que je fais. Ce n'est pas un hasard. Cela dit, ça ne m'offre aucun passe-droit. Heureusement, d'ailleurs."