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PSG : Exclu - Interview de Eric Rabesandratana (2ème partie)

Publié le 13 Mai 2020 à 15h41 par Ted75
Panoramic
Ancien défenseur du PSG entre 1997 et 2001, Eric Rabesandratana a eu l'extrême gentillesse d'accorder une interview à PlanètePSG. Deuxième partie de l'entretien lors de laquelle il évoque ses bons et moins bons souvenirs au PSG.
PlanètePSG – Revenons à la saison 1999-2000 lors de laquelle le PSG termine 2eme mais connaît quelques trous noir, comme cette défaite au Vélodrome (4-1), votre pire souvenir de Classique ?
Eric Rabesandratana :
C'est une défaite difficile à expliquer. En plus, on fait une bonne première période, on ouvre le score. Puis on s'est écroulés. Il faut aussi dire malheureusement que Bernard Lama avait raté son match. Mais il nous a tellement sauvé la baraque ! Au final, je pense qu'on n'a pas été à la hauteur après les expulsions des deux Leroy (Ndlr : Jérôme et Laurent). Ça nous a sortis du match et ça a permis à l'OM de revenir, même si ce n'est pas une excuse.



« Nous n'étions pas dans les meilleures conditions pour jouer cette finale »


PlanètePSG – Il y a également un autre non-match lors de cette saison-là, c'est la finale de Coupe de la Ligue perdue contre Gueugnon (0-2).
Eric Rabesandratana :
En ce qui concerne cette finale, j'ai une explication : à l'époque, il y avait des histoires entre Ali Benarbia et Philippe Bergeroo. Benarbia n'était pas très sérieux et avait trahi la confiance de Bergeroo donc l'ambiance n'était pas au beau fixe. Nous n'étions pas dans les meilleures conditions pour jouer cette finale... Gueugnon a fait le match parfait et on n'a pas été à la hauteur.



PlanètePSG – A l'été 2000, il y a eu un changement de stratégie de la part du club avec l'arrivée de nombreux joueurs, dont Nicolas Anelka. Comment avez-vous accueilli ces changements ?
Eric Rabesandratana :
Anelka, on l'a toujours associé à la banlieue alors que c'était loin d'être une « racaille ». Dalmat, Luccin, Anelka étaient surtout des joueurs énormes techniquement. Cette saison-là, la Ligue des champions nous a un peu cramés et ce match de Rosenborg surtout (Ndlr : victoire 7-2). Car après, on enchaîne les matches difficiles. On sentait un gros potentiel et inconsciemment, on a pensé qu'on était invincibles. On a levé le pied alors qu'il fallait continuer à travailler, à progresser.



« Il n'y a jamais eu de fronde anti-Bergeroo »


PlanètePSG – A cette période, le groupe avait-il lâché Philippe Bergeroo ?
Eric Rabesandratana :
Je n'ai jamais eu le sentiment que le groupe avait lâché l'entraîneur. On était dans une période difficile surtout, on avait du mal à digérer ce succès contre Rosenborg. Il y a aussi eu l'histoire avec Benarbia, il n'avait pas digéré la perte du brassard. On a eu du mal à mobiliser tout le monde. Ce n'est pas qu'une question d'envie, c'est du à un relâchement inconscient. Bergeroo en a fait les frais mais il n'y a jamais eu de fronde anti-Bergeroo.



Après, on s'est fait « manger » par Sedan (Ndlr : défaite 5-1 le 2 décembre 2000) et c'était normal car on était tombés sur une équipe au top alors que la nôtre non. Ce qui est malheureux, c'est que Bergeroo a morflé alors que c'est un très bon mec, un très bon entraîneur. Il n'y avait pas d'urgence de le virer alors qu'on était encore en lice en Ligue des champions notamment.

PlanètePSG – Avec l'arrivée de Luis Fernandez, vous jouez beaucoup moins. Comment avez-vous vécu cette période ?
Eric Rabesandratana :
C'était un sentiment d'injustice. Quand il est arrivé, je n'ai eu aucune explication. Il m'a mis remplaçant direct. Il n'y avait pas de logique sportive dans ses choix, c'est là qu'on se pose des questions. Je suis allé le voir pour discuter, je n'avais pas de réponse. Il n'y avait pas de communication. Je suis resté dans l'attente, j'ai emmagasiné de la frustration.

« A La Corogne, tactiquement, il y a eu une erreur de Luis »


PlanètePSG – Dans cette période, il y a d'ailleurs eu ce match incroyable à La Corogne où vous entrez en seconde période. Comprenez-vous les choix de Luis Fernandez avec le recul ?
Eric Rabesandratana :
Je ne changerai pas ma formule mais tactiquement, il y a eu une erreur de Luis. Le fait de changer les joueurs offensifs a déséquilibré l'équipe (Ndlr : Fernandez avait sorti Benarbia et Okocha qui tenaient le ballon). A la fin, on a trop subi. Cela n'empêche pas qu'il il y a eu des fautes de marquage sur des corners. Mais tu ne peux pas sombrer comme ça, permettre à l'adversaire de revenir comme ça. On a été fébriles collectivement sur cette seconde période car il n'y avait plus de point d'appui pour ressortir les ballons. C'était donc bien une erreur tactique.



PlanètePSG – L'été suivant, en 2001, vous êtes un peu poussé vers la sortie par Luis Fernandez. Racontez-nous.
Eric Rabesandratana :
C'était la cerise sur le gâteau. En fait, on a eu une date différente de reprise avec quelques autres joueurs écartés par rapport au groupe et on n'avait même pas le droit de se changer dans le vestiaire des pros. On était traités comme des pestiférés.

« Tout était volontaire pour nous faire craquer »


Et un jour où le PSG doit jouer à Toulouse en Coupe Intertoto (Ndlr : contre le Jazz Pori) et qu'il y a trop de blessés, il a du avoir recours à 2-3 joueurs qui s'entraînaient avec Kombouaré, qui s'occupait de la CFA et de nous à l'époque. Mais au final, Luis nous a fait venir pour être remplaçant, juste pour faire le nombre. Et après, on est reparti. Tout était volontaire pour nous faire craquer. Il n'y avait pas besoin de ça... Dans la communication, Luis n'était pas bon. C'est incroyable de gérer les conflits comme ça...

PlanètePSG – Après Paris, vous allez à l'AEK Athènes un peu forcé et l'aventure se transforme, qui plus est, en vrai cauchemar.
Eric Rabesandratana :
A la base, j'avais signé 3 ans et j'arrive avec un entraîneur top, Fernando Santos (Ndlr : entraîneur portugais qui a gagné l'Euro 2016 en France). Il y avait quelques joueurs de grande qualité, dont quelques Grecs qui ont été champions d'Europe en 2004. Je fais la préparation mais je me fais une déchirure abdominale et me retrouve absent plusieurs semaines.

« Le président est venu changer 2 fois la serrure chez moi pour que je parte »


Et là, le président du club, qui était un mafieux et avec qui je m'entendais pourtant bien au départ, se retrouve à changer de mentalité. Il ne voulait plus me payer et voulait me changer de contrat car j'étais blessé. Ça a été un engrenage. Il ne voulait plus que je joue les matches et que je m'entraîne. Il m'avait suspendu 6 mois de salaire. Il a utilisé plein de subterfuges pour me mettre en difficulté et me déstabiliser. Le pire de tout, c'est qu'il est venu changer 2 fois la serrure chez moi pour que je parte.

Du coup, je me suis retrouvé devant les instances grecques pour gérer ce cas mais ces instances étant de mèche avec le club, cela n'a fait qu'empirer les choses. La fédération grecque avait validé les 6 mois de suspension de salaire. La Ligue ensuite, avec plus de retenue, était descendu à 4 mois. Sauf que le jugement, je l'ai eu au mois de mai donc la saison était finie. Au total, j'ai attendu de octobre à mai. Ça m'a fait perdre un temps énorme.



J'ai du faire appel à un huissier, je signais une feuille de présence à l'entrainement et je repartais. C'est vraiment dommage car l'équipe avait fini en tête à égalité avec l'Olympiakos, qui est passé devant à la différence de buts particulière. Ça a été une grosse frustration de ne pas avoir travaillé avec Santos, surtout qu'il voulait me faire jouer, mais il ne pouvait rien vu ma situation.

« Victor Zvunka, c'est Luis Fernandez en plus vieux »


PlanètePSG – Après cet épisode malheureux, vous revenez donc en France mais rencontrez à nouveau des difficultés.
Eric Rabesandratana :
Je reviens en effet en France et à Châteauroux. Au départ, j'ai signé pour 6 mois et j'ai notamment retrouvé Jimmy Algérino. Ces 6 mois se passent très bien et on rate de peu la montée car Metz fait un super parcours. Du coup, je resigne pour 2 ans. Sauf que l'entraîneur change et Victor Zvunka arrive. Zvunka, c'est Luis Fernandez en plus vieux (rires). Je me retrouve avec la même situation qu'avec Luis. Il fait venir Teddy Bertin car c'est un Marseillais et qu'il avait des attaches avec l'OM vu que son frère y avait entraîné. Je me retrouve donc à la cave.



Et c'est la fameuse année où Chateauroux arrive en finale de Coupe de France face au PSG (Ndlr : en 2004, victoire 1-0 de Paris). 3 semaines avant ce match, je fais une interview avec un mec de Paris et au cours de l'entretien, il me dit que je ne vais pas jouer car Zvunka le lui a dit. Là, je me suis dit que j'arrête ! J'ai attendu un peu, j'ai fait la préparation et je suis parti à Mons.

Nous remercions vivement Eric Rabesandratana pour sa disponibilité. Retrouvez la troisième partie de l'entretien ce vendredi avec l'évocation de ses anciens partenaires et son avis sur le PSG actuel.

Retrouvez l'intégralité de la première partie de l'interview :
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