Quantcast

PSG : Exclu - Interview de Eric Rabesandratana (dernière partie)

Publié le 15 Mai 2020 à 13h50 par Ted75
France Bleu
Ancien défenseur du PSG entre 1997 et 2001, Eric Rabesandratana a eu l'extrême gentillesse d'accorder une interview à PlanètePSG. Dernière partie de l'entretien lors de laquelle il évoque ses anciens partenaires et donne son avis sur le PSG actuel.
PlanètePSG – Au PSG, quels sont les partenaires qui vous ont marqué ?
Eric Rabesandratana :
Il y en a eu deux : Lama et Raï. Raï, c'était le capitaine emblématique de par son physique et sa détermination sur le terrain. Ses buts en finale de Coupe en 1998 traduisent d'ailleurs sa détermination. A ce propos, comment tu peux ne pas garder Raï en 1998 ? Je n'ai pas compris Biétry sur ce coup-là (Ndlr : président qui a succédé à Denisot à l'été 1998). C'était un mec super gentil, une crème. Quand il était là, il était souvent décisif. Tu te sentais plus fort avec lui.



Et puis par tout ce qu'il représente, Lama est le dernier grand gardien du PSG qui est passé au club. Le plus grand gardien français même. Lama à 100% était extraordinaire. Il faisait des choses incroyables, c'était un leader naturel par son état d'esprit. Et puis c'était le roi des réunions (rires). Quand il y avait un problème, il venait taper dans ta chambre. Mais ça fonctionnait car c'était lui. Il fallait se dire les choses.

« Okocha était vraiment impressionnant »


PlanètePSG – Et vos partenaires les plus impressionnants techniquement ?
Eric Rabesandratana :
Quand il est arrivé, Ronaldinho était déjà très impressionnant. Même s'il était jeune, c'était un monstre. Mais Okocha était vraiment impressionnant. Il était facile, incroyable. Le plus impressionnant, c'était sa frappe, car il avait des mollets très petits mais des cuisses monstrueuses, je ne sais pas comment il faisait. Sur son tout 1er but à Bordeaux, je rentre en même temps que lui et je suis pile dans l'axe de sa frappe. Je me rappelle que Ramé a cru qu'elle sortait. Mais elle a filé pleine lucarne. Je me rappelle de la réaction du stade, Jay-Jay avait surpris tout le monde.



PlanètePSG – Quel a été votre partenaire préféré en défense centrale ?
Eric Rabesandratana :
J'ai beaucoup aimé évoluer avec Le Guen et Roche. On était complémentaires. On a été alignés tous les 3 et ça nous a permis d'aller au bout en Coupes en 1998. C'était le meilleur choix à faire de la part de Ricardo (Ndlr : entraîneur de l'époque). Car quand Roche se blesse en début de saison, je joue et je suis bon. Et je suis assez reconnaissant de Ricardo car derrière, quand Roche est revenu, plutôt que de mettre sur le banc, il a trouvé une solution pour nous mettre tous les 3 ensemble et ça a bien fonctionné.

PlanètePSG – Et l'adversaire le plus compliqué ?
Eric Rabesandratana :
Dans toute ma carrière, c'était George Weah. Et quand j'étais à Paris, dans ceux qui m'ont posé des problèmes, il y avait Nonda qui était très bon et Trezeguet qui était casse-pied car on ne pouvait pas le lâcher deux secondes, il fallait être vigilant. Un des plus durs à jouer aussi, c'était Giuly. Il était chiant (sic) car il bougeait beaucoup.

« Ça manque de caractère au milieu »


PlanètePSG – Aujourd'hui, quelle est votre vision du PSG ? L'estimez-vous enfin capable d'aller au bout en Ligue des champions ?
Eric Rabesandratana :
Je ne sais pas trop. La certitude, c'est que le gardien Keylor Navas est extraordinaire, déterminant. En revanche, ça manque de caractère au milieu, Verratti un joueur extraordinaire mais derrière, il faut quelqu'un qui tienne la route dans l'agressivité. On avait Thiago Motta, leader technique en plus d'être agressif avec l'intelligence, la vision du jeu, la qualité de passe, plus le vice... On a besoin de renforcer dans ce secteur du jeu. On a des joueurs techniques mais pas de caractère.



PlanètePSG – Avez-vous tout de même un joueur préféré dans ce PSG ?
Eric Rabesandratana :
J'aime beaucoup Navas, Thiago Silva, que je considère toujours comme le meilleur défenseur au monde en terme de football. Malgré son manque de caractère parfois. Il fait des choses que Ramos serait incapable de faire. Dans la lecture du jeu, dans l'intelligence, dans la réalisation technique, il est imbattable. S'il avait le caractère de Ramos, ce serait incroyable. Je n'ai jamais vu un mec qui lit aussi bien le jeu.

« Neymar est plus important dans le jeu que Mbappé »


Marquinhos, je l'ai trouvé impressionnant au début mais le fait de jouer au milieu ne lui a pas rendu service et il a perdu ses repères en défense. Ce n'est pas jamais facile car je l'ai connu aussi. J'aime forcément Verratti et Neymar, qui est plus important dans le jeu que Mbappé je pense. Car c'est lui le meneur de jeu. Il créé, il tente tout le temps, c'est incroyable d'avoir un joueur comme ça.



PlanètePSG – Vous êtes consultant sur France Bleu et commentez tous les matches du PSG. Vous sentez vous comme un vrai supporter du PSG dans l'âme ?
Eric Rabesandratana :
Je suis supporter à 200% ! Il faut même que j'apprenne à prendre du recul parce-que les joueurs m'énervent ! Je vis tellement le match... Alors que je devrais avoir plus de recul pour analyser simplement, donner mon ressenti. Mais je n'y arrive pas car je vis le match à fond. Ça me stresse trop (rires).



PlanètePSG – Comment avez-vous donc vécu des deux déroutes en 2017 et 2019 en Ligue des champions ?
Eric Rabesandratana :
Je me suis décomposé au fil du match contre Manchester. Je me suis tout le long : « Ils ne vont pas perdre contre cette équipe bis ! ». Quand, à la dernière minute, je vois l'arbitre qui met son doigt à l'oreille, je n'en revenais pas. On sentait arriver le truc, il y avait tellement de fébrilité, c'était hallucinant.

« On était incapables de dégager en tribunes »


Le Barça, il y avait plusieurs choses : l'arbitre et puis les joueurs ont sombré, c'était impossible de sombrer comme ça. Ce manque de lucidité sur la fin de match... La façon dont on a reculé. On était incapables de dégager en tribunes, les joueurs n'ont même pas utilisé les bases du football. Entre les penalties sifflés, les coups francs, les expulsions qu'il n'y a pas eu, Neymar le coup de pied sur Marquinhos, c'était trop.

PlanètePSG – Enfin, pour vous, le PSG de l'ère QSI manque-t-il de mémoire ?
Eric Rabesandratana :
Oui bien sur. Ils sont en train de changer la donne en ce moment mais il devrait y avoir plus d'anciens dans l'organigramme. Il n'y a que Vincent Guérin qui est l'adjoint des U19. Il devrait y en avoir plus qui entraînent des jeunes pour transmettre l'état d'esprit et le cœur que l'on a donné à l'époque au PSG.

« Je regrette le manque de considération »


Je prends l'exemple d'Aulas. Il a tous les défauts mais de ce côté, il a de la mémoire. Laurent Fournier m'en a déjà parlé. A partir du moment où t'as joué à Lyon, tu peux venir à tous les matches de l'OL, il suffit de contacter le club. Ça existe un peu à Paris mais t'es juste là pour voir le match mais il n'y a rien d'organisé autour. Si c'est pour venir au match et après repartir et manger au resto à l'extérieur... Le manque de considération, c'est ça que je regrette. Mais ça commence à changer. Je suis impatient de voir les 50 ans du club.

Nous remercions vivement Eric Rabesandratana pour sa disponibilité.
Retrouvez l'intégralité des deux premières parties de l'interview :
Partie 1 : Cliquez ici pour lire la news
Partie 2 : Cliquez ici pour lire la news
Doudoune sans manche PSG Collection officielle
Doudoune sans manche PSG, bleue avec liseré. Taille Homme du S au XXL. Matière polyester.
-9% - Profitez de l'offre chez Amazon

Lire les 00 commentaires
Commentaires