Ancien joueur du PSG entre 1996 et 2001, Jimmy Algérino a eu l'extrême gentillesse d'accorder une interview à PlanètePSG et évoque le changement d'entraîneur.
PlanètePSG – Vous avez été consultant sur la chaîne Téléfoot, qui a malheureusement disparu en février, racontez-nous cette expérience.
Jimmy Algérino : C'était une belle expérience, le fait de commenter les matches sur site, j'ai en fait vu l'envers du décor du football avec les à-côtés. J'ai apprécié les gens avec lesquels j'ai collaboré, on sentait une équipe de professionnels qui croyaient vraiment à ce projet. Et c'est vraiment dommage de voir autant de gâchis par rapport à la situation. De voir une chaîne dédiée uniquement au football, je trouvais ça bien.
J'ai découvert Christophe Jallet, Mathieu Bodmer, sur la fin j'ai beaucoup apprécié ce dernier. J'étais aussi surpris par les journalistes car je n'en avais pas une vision très positive par rapport au fait que certains n'avaient jamais pratiqué ce sport. Et j'ai vu pas mal de jeunes très dévoués, qui connaissent l'histoire du football, des joueurs, qui avaient une vraie connaissance.
PlanètePSG – Quel regard global vous portez sur la première partie de saison du PSG avec un visage très inconstant et un jeu pauvre.
Jimmy Algérino : Déjà deux ans dans un club, c'était déjà énorme pour Tuchel. Le choix de l'avoir pris au départ montre déjà l'intelligence du club d'être allé chercher un jeune coach avec autant de compétences. Après, ce n'était pas une surprise son départ. Il a fallu appréhender la suite des événements après la finale de Ligue des champions, il y a eu une fin de cycle et c'était logique d'avoir de l'inconstance, de la difficulté d'assurer le minimum en championnat et en C1.
C'est inhérent à ces clubs jeunes comme le PSG, le fait de reconstruire pour repartir encore sur les prochaines années et grappiller ces petits détails qui manquent jusqu'à présent pour rester dans les 4,5 meilleures équipes en Europe. Il y a pu avoir une forme d'aboutissement après la finale de C1 au sein du club. Mais la finalité, c'est de la gagner. Il a fallu digérer tout ça, ainsi que les départs de Thiago Silva et de Cavani.
PlanètePSG – Vous avez connu Mauricio Pochettino comme joueur, comment était-il ? Comprenez-vous ce choix de l'avoir pris comme entraîneur ?
Jimmy Algérino : C'était déjà un bon mec, un leader par ses attitudes, sa volonté d'apprendre, d'être performant. C'était un joueur avec l'empreinte de l'Espanyol, les gens l'appréciaient beaucoup là-bas. Pour moi, c'est un choix judicieux de l'avoir pris comme entraîneur. Pour les joueurs, il y a un nouveau coach qui connaît bien le club, qui est apprécié. Il a envie de marquer son empreinte son passage, comme Leonardo d'ailleurs. Ce choix était très pertinent.
Ce changement d'entraîneur a permis aux joueurs de se laver l'esprit, de repartir avec une fraîcheur, une appréhension de la compétition différente. Cela vient bloquer cette lassitude, ces habitudes prises avec l'ancien entraîneur.
PlanètePSG – Que pensez-vous des trois premiers mois de l'Argentin à la tête du club ? Trouvez-vous qu'il a amené un style ?
Jimmy Algérino : Pour moi, un coach il faut le juger par rapport à ce qu'il a fait ailleurs, à l'Espanyol, à Tottenham. Moi je le jugerai sur comment se comportent les joueurs, comment ils progressent et je trouve qu'il a apporté quelque chose en plus. On voit des joueurs agressifs sur certains matches, mieux physiquement aussi. Il a amené de la fraîcheur, une certaine authenticité dans les efforts que procurent les joueurs. Je n'ai aucun doute que ce choix est pertinent.
PlanètePSG – Estimez-vous d'ailleurs que certains joueurs ont progressé ?
Jimmy Algérino : J'aime beaucoup le choix de mettre Abdou Diallo latéral gauche qui a un avantage avec sa vitesse. Il est plus défensif donc plus présent lorsque l'équipe a besoin de défendre bas et c'est intéressant par rapport à un latéral plus offensif. Dans les éléments qui ont progressé, je mettrai aussi les milieux Gueye, Danilo, Paredes.
J'aime aussi ce positionnement de Verratti en numéro 10. Il n'avait pas la capacité à être lucide sur 90 minutes et là positionné plus haut, il a toujours cette vista, cette volonté d'aller presser haut qui plus est. Il commet moins de fautes et prend moins de cartons depuis janvier.
Et puis, il y a Moise Kean, un joueur percutant, athlétique. Sur le côté, il peut vraiment apporter, être intéressant. Je le préfère là que dans l'axe car il a besoin d'espaces et de plusieurs occasions pour marquer, contrairement à Icardi. Mais il a cette combativité, ces efforts consentis naturellement pour mettre en difficulté son défenseur, le mettre dans le rouge. Il se bat pour l'équipe.
Nous remercions vivement Jimmy Algérino pour sa disponibilité et sa gentillesse. Retrouvez la deuxième partie de l'entretien ce mardi où il évoquera Mbappé, Navas et le Bayern évidemment.
