Champion de France des moins de 17 ans avec Rennes en 2002, vainqueur de la Coupe Gambardella un an plus tard, joueur important du club breton durant cinq saisons et international Espoirs, Grégory Bourillon promenait avant son arrivée dans la capitale une excellente réputation. Pas étonnant donc que le Paris Saint-Germain ait déboursé pas loin de 3 millions d'euros pour contracter la venue de ce milieu récupérateur de formation, passé par la force des choses dans l'axe de la défense. Le fait que les ligaments de son genou droit aient rompu au cours de la saison qui précède n'inquiète pas, tout le monde étant persuadé, Paul Le Guen le premier, que Bourillon va rapidement retrouver son niveau rennais.
Un retour de blessure prématuré ?
Laissé au repos pour le match qui inaugure la saison, face à Sochaux, il est titularisé d'entrée à Lens. A l'image de ses coéquipiers, il réalise une bonne prestation. La suite, sans être catastrophique, est moins glorieuse. A l'aise dans les airs, il manque toutefois de réactivité dans la surface et multiplie les approximations dans la relance. Surtout, son entente avec Camara est loin de donner satisfaction. C'est cependant à l'occasion de la visite de son ancien club au Parc des Princes que l'incident survient : ce soir d'octobre, Bourillon est calamiteux. A chaque incursion rennaise, il semble débordé. Une prestation suffisamment catastrophique pour raviser Paul Le Guen sur le bien-fondé de l'utilisation intensive qu'il fait du joueur.
Il déçoit et déçoit encore
Durant trois longs mois, Bourillon est prié de se refaire une santé en CFA. Ses apparitions dans le groupe professionnel sont rarissimes. Il faut attendre l'année 2008, lors du premier match parisien en Coupe de France, contre Epinal, pour voir de nouveau le joueur évoluer sur le rectangle vert. L'expulsion de Yepes, dix jours plus tard en quart de finale de la Coupe de la Ligue, est pour lui une chance à saisir dans la perspective de reconquérir la confiance de Paul Le Guen. Il s'en acquitte d'ailleurs fort bien contre Valenciennes, en se montrant une fois de plus précieux dans le jeu de tête. Mais quatre jours plus tard, face à Lorient, il déçoit encore : battu à chaque duel, il dévie même un centre de Saïfi dans les propres cages de Landreau !
Le salut au milieu de terrain
C'en est trop : dorénavant, Bourillon ne sera guère plus utilisé que comme un joueur d'appoint. Du moins le croit-on. Car l'ancien international espoirs bénéficie d'un nouveau coup de pouce du destin. A l'heure d'affronter Auxerre en demi-finale de Coupe de la Ligue, la blessure de Chantôme, qui s'ajoute à celle de Digard, survenue un mois et demi plus tôt, contraint l'entraîneur à trouver une alternative. Il décide d'aligner Bourillon à la récupération, au côté de Clément. Bonne pioche : actif, le joueur n'hésite pas à apporter le surnombre devant. Il réussit même à trouver Pauleta d'une belle remise de la tête. C'est donc à ce nouveau poste que le natif de Laval s'impose en cette deuxième partie de saison, Le Guen ayant fait le choix d'imposer Chantôme à droite. Bien qu'il atteigne sans doute des sommets d'inutilité à Nancy, et plus encore à Caen, Bourillon effectue des prestations globalement correctes jusqu'à la fin de la saison.
Une place de titulaire pas assurée la saison prochaine
Que retenir de cette première saison chaotique ? A son actif : de jolies facultés à jouer de l'avant, lorsqu'il est libéré. A son passif : un terrible manque d'agressivité, le plus souvent... Cette lacune risque de lui couter cher la saison prochaine car les places seront chères au milieu de terrain : le niveau affiché par la paire Chantôme-Clément, le retour annoncé de Digard et la signature probable d'un renfort (Sessègnon ?) sont autant d'obstacles rendant peu probable l'hypothèse de son maintien au milieu de terrain. A moins que Le Guen, opiniâtre, ne le replace de nouveau en défense centrale...
Les stats de Bourillon cette saison :
- 28 matches joués (26 en tant que titulaire), 2 446 minutes disputées.
- 0 but, 3 passes décisives.
- 3 cartons jaunes (dont 2 en Ligue 1), 0 carton rouge.
- Moyenne annuelle Planète PSG : 4,88.
