Fernandez est-il intouchable ?
Personne n'est intouchable. Personne. Ce qui compte avant tout, c'est l'avenir et la santé du club. Si un membre du club, quel qu'il soit, pose problème, il faut prendre les décisions qui s'imposent.
Son bilan est moins bon que celui de Philippe Bergeroo...
Bergeroo, je lui ai manifesté un soutien extrêmement fort jusqu'au bout. Jusqu'au moment où lui et moi avons jugé qu'il ne pouvait continuer sa tâche dans des conditions normales. Je n'ai pas le sentiment d'avoir moins soutenu Bergeroo que je ne soutiens Fernandez. La seule différence, et elle est de taille, est que Luis a demandé et obtenu de très larges pouvoirs sur tout le secteur sportif du club.
En protégeant votre entraîneur, ne risquez-vous pas d'être à votre tour menacé ?
Il est important de se montrer solidaire le plus possible pour atteindre l'efficacité. Mais à un moment, il faut tirer les conclusions de ce que l'on voit. Le fond de tout cela, c'est la vérité du terrain. Si le verdict du terrain est défavorable, je tirerai les conclusions sans états d'âme. Car c'est l'avenir du club qui est en jeu.
Croyez-vous aux effets du choc psychologique ?
Pas vraiment. J'ai déjà eu l'occasion d'expérimenter ce que cela voulait dire. Je ne connais pas beaucoup d'exemples où l'effet psychologique ait eu un effet tangible. Mais je crois qu'il y a un moment où la situation devient intenable pour tous. Et il vaut mieux changer que de s'enfoncer dans la difficulté et la dépression. Il y a des spirales qu'il faut savoir arrêter.
Que pense Canal + de cette situation ?
Canal + n'est pas heureux, comme moi, de voir qu'une des équipes favorites du championnat se retrouve dans un vrai marasme. La question que tout le monde se pose, et moi le premier : est-ce passager ou le mal est-il profond et irrémédiable ? Il faut des balances de précision pour cela car les décisions sont lourdes.
Vous êtes au club depuis quatre ans. Est-ce la fin d'un cycle pour vous ?
Cette question est intempestive. Je suis heureux et fier de diriger ce club. Je donne le maximum pour lui. Enormément de choses ont été accomplies. Je ne vois pas de raisons d'arrêter aujourd'hui. Le PSG est sur de très bons rails.
Pouvez-vous nous affirmer à 100 % que Ronaldinho restera à Paris jusqu'à la fin de saison ?
Ce que je sais, c'est que Ronaldinho souhaite rester et le club a une très forte envie qu'il reste jusqu'à la fin de la saison. La conjugaison de ces deux envies fait que Ronnie doit rester au PSG jusqu'en juin. Il n'a pas fixé de conditions pour rester chez nous.
Que se passera-t-il au soir du match contre Lyon ?
C'est le terrain qui décidera...
Propos recueillis par Karim Nedjari (Le Parisien).