Ce déplacement à Paris se présente-t-il au meilleur moment pour Lyon ?
Jean-Michel Aulas : Non, car Paris a besoin d'un résultat, surtout avec la manière pour se rassurer. Mais le plus gênant tient à l'inéquité du calendrier. On l'a vu ce week-end, toutes les équipes qui ont joué jeudi en Coupe UEFA sont très fatiguées. Mon équipe a joué très loin, en Turquie, et est rentré à Lyon à 4 heures. Je ne peux qu'être jaloux de constater que Paris a joué chez lui mardi, puis samedi après-midi, alors qu'on n'a reçu Strasbourg que dimanche (2-1). Au final, on est à presque trois jours de récupération en moins que le PSG sur une semaine. C'est une hérésie ! Liverpool, comme nous, a joué jeudi et a perdu ensuite contre Manchester United (1-2). Ce n'est pas un hasard. L'aspect physique a de plus en plus d'importance aujourd'hui et il y a une inéquité entre le PSG et nous. Lyon est moins protégé que Paris. J'en veux à ceux qui, à la Ligue, ont décidé de nous faire jouer demain après-midi.
Pensez-vous que la situation personnelle de l'entraîneur parisien peut survolter ses joueurs ?
Ce qui peut les motiver, c'est de battre le leader. Les Parisiens, avec un Ronaldinho que j'aurais aimé avoir à Lyon, auront la clé du match. Ils montreront s'ils veulent, ou pas, que Luis reste en place. Ce match va sceller leur futur proche et il y a maintenant un côté pathétique autour de la rencontre. L'arbitrage sera déterminant, il faudra donc qu'il soit bon.
Avez-vous un contentieux avec Luis Fernandez depuis les incidents du dernier Lyon - PSG (3-0) ?
C'est surtout avec Jacques Santini, que Luis avait insulté, que cela s'était mal passé. Depuis, Fernandez a prouvé qu'il savait se tenir. Je ne suis pas inquiet.
Comment jugez-vous la concentration de responsabilités sportives et médiatiques sur un seul homme comme au PSG ?
Ce n'est pas ma manière de fonctionner. Chaque délégation de pouvoirs doit s'accompagner d'un contrôle. Si Luis était venu chez nous il y a deux ans, il aurait du se plier à ça. Je crois même qu'on aurait fait un bon parcours ensemble. C'est un type passionné, mais c'est lui qui a été le plus gros perdant en refusant de signer à Lyon. Depuis deux ans, on a gagné deux trophées...