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C1 PSG : Manchester City : Autopsie d'un fiasco

Publié le 13 Avril 2016 à 20h40 par Ted75
C1  PSG : Manchester City : Autopsie d'un fiasco
Mardi soir, la saison européenne du PSG s'est arrêtée à Manchester. Face à City, Paris s'est incliné (1-0) et a été éliminé pour la quatrième fois consécutive en quart de finale de Ligue des champions. Pas un hasard désormais...

Tous coupables ? Les interrogations sont nombreuses aujourd'hui pour tenter d'expliquer un tel fiasco. Manchester City, qui disputait là son premier quart de finale de C1, a rattrapé son retard et a éliminé le PSG, pourtant habitué ces derniers temps à négocier des rencontres de cette importance. Pas franchement brillants dans le jeu, les Citizens ont sans doute été les «moins mauvais» dans cette double-confrontation. Et disputeront une demi-finale de Ligue des champions, eux. Car la logique des choses aurait voulu que Paris s'invite dans ce dernier carré tant attendu depuis 2012, année du retour du club de la capitale dans cette compétition. Mais non. Comme le titrait ce mercredi le journal «Le Parisien», c'est peut-être bien la fin d'une génération. Avec à sa tête un Zlatan Ibrahimovic encore décevant au plus haut niveau. Mais le Suédois est loin d'être le seul responsable de cet échec...

Blanc sous le feu des critiques

A une heure du coup d'envoi de ce Manchester City-PSG, la surprise a été totale. Et la colère des supporters a commencé à gronder. Laurent Blanc, l'homme du 4-3-3 depuis deux ans et demi, a donc décidé de changer son système le temps d'une soirée. Mais pas n'importe laquelle. La soirée sans doute la plus importante de l'ère Qatarie jusqu'à présent. Un 3-5-2 osé, bancal, sans cohérence.

En l'absence de Verratti, en tribunes, Matuidi, suspendu, et de Pastore, sur le banc, Blanc a donc voulu innover. Mais alors que l'on attendait Di Maria plus bas sur le terrain, il a voulu changer de tactique. A l'aller, Paris avait laissé pas mal d'espaces dans l'axe et avec ce renforcement de la défense, le Cévenol a voulu blinder, histoire de s'assurer que son équipe soit plus solide. Au détriment de l'attaque alors que l'équipe devait absolument marquer... Pressés d'entrée, les Parisiens ont rencontré les pires difficultés à élever leur niveau, à imposer leur jeu habituellement si fluide. Quand le ballon filait sur les côtés, il ne cessait de revenir en retrait ou derrière. Derrière, on a vu Marquinhos et Aurier, partenaires de Thiago Silva, changer de côté en cours de première période. Pas l'idéal pour gagner en repères...

Une équipe sans génie

Perdus sur le terrain, les Parisiens ont donc tenté de combiner dans les petits espaces. Mais surtout dans leur propre camp. Un jeu ronronnant, sans génie, sans créativité. Di Maria n'a pas su comment se positionner dans l'entrejeu et on a davantage vu Rabiot proposer des solutions dans les intervalles. Quant au jeu sur les côtés, il a été inexistant, Van der Wiel et Maxwell ne se montrant pas assez percutants. Pas l'idéal pour les attaquants, assez isolés. Ibrahimovic et Cavani ont du se replier, même si l'on a surtout constaté l'activité de l'Uruguayen, efficace pour venir défendre et apporter son soutien à Maxwell, en difficulté à gauche.

Mais le pire, sans doute, c'est le manque de détermination et d'agressivité dont ont fait preuve les Parisiens durant toute la partie. Avec pas mal de duels perdus qui ont provoqué, comme à l'aller, des contres tranchants en face. L'une des pertes de balle parisiennes (Aurier) a d'ailleurs provoqué l'action du penalty, finalement raté par Agüero. Un avertissement non sans suite tant les partenaires d'Ibrahimovic n'ont jamais traversé de temps forts. Même le retour au 4-3-3 après la blessure de Thiago Motta et l'entrée de Lucas n'a rien changé. Deux coups francs du Suédois repoussés par Hart (16e, 48e) ont constitué les seules opportunités du PSG jusqu'au but inscrit par De Bruyne qui a suivi un gros temps faible lors duquel les visiteurs n'ont jamais su se dégager de leur propre camp. Il restait alors un gros quart d'heure mais hormis un duel manqué par Cavani face à Hart (80e) et un but refusé pour un hors-jeu d'Ibrahimovic (86e), City n'aura pas tremblé tant Paris a paru résigné sitôt le but adverse marqué. Triste équipe...

Thiago Silva et les autres

Individuellement, les joueurs ont été bien loin de leur rendement habituel. Le changement de système n'excuse pas tout car on parle surtout de manque d'implication, d'efforts. Les bases du football. Seul élément à échapper aux critiques, le capitaine Thiago Silva, régulier durant toute la partie. Dans une moindre mesure, Marquinhos, surtout lorsqu'il est passé en sentinelle, et Rabiot ont livré une copie honorable. Pour le reste... Aurier est encore passé à côté de son quart de finale mais la question de sa nouvelle titularisation se pose alors qu'il n'est sans doute pas aussi bien mentalement qu'avant la fameuse affaire Periscope. Maxwell et Van der Wiel n'ont rien apporté sur les ailes, alors que Thiago Motta a été dans la lignée de ses dernières prestations : lent, trop prudent, pas assez influent.

Hormis le cas Cavani, exemplaire dans son investissement mais peu utile offensivement, deux joueurs ont beaucoup déçu. Arrivé pour faire franchir le fameux palier des quarts de C1 au PSG, Angel Di Maria est ainsi passé complètement à côté. Il faut dire qu'il n'a pas été aidé par les différents changements tactiques de l'équipe. Mais il n'a pas su imprimer sa patte, gérer le tempo du jeu parisien dans une position axiale. Quant au cas Ibrahimovic, il ne va pas faire taire ses détracteurs. Le Suédois a été inexistant dans le jeu mais on reparle surtout de sa performance de l'aller où il avait raté trois grosses occasions en première période. Un déchet que Paris a fini par payer cher...

La fin d'une ère ?

Cet échec marque sans doute la fin d'une ère avec les fins de contrat de certains joueurs (Ibrahimovic, Maxwell, Van der Wiel) et le déclin d'autres comme Thiago Motta, en passant par les éléments sur le départ comme Cavani. Des décisions seront sans doute prises pour améliorer le rendement d'une équipe qui ne peut pas se contenter d'être la première équipe de l'histoire à s'être arrêté quatre fois consécutives au stade des quarts de finale. Et la formation ne manque pas de talents d'avenir comme Trapp, Marquinhos, Verratti, Rabiot, Lucas ou encore Pastore. Quant à Laurent Blanc, il refait parler de lui en des termes négatifs. Récemment prolongé, pas sur qu'il ne résiste à la pression médiatique dans les prochaines semaines...

Résumé du match :

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