Alain Roche a enfin hérité du poste qui lui est promis depuis trois ans. Quand il revient au club en 2003, après une fin de carrière moribonde à Bordeaux, Laurent Perpère, alors président du PSG, imagine un ticket Roche-Kombouaré pour redorer l'image du club après le départ de Luis Fernandez.
Laurent Perpère décide donc que Kombouaré sera entraîneur, Roche directeur sportif. Au chômage et un peu déprimé, l'ancien défenseur international (25 sélections) est ravi de l'intérêt de son ancien club. Mais rien n'est jamais simple à Paris...
Un mois plus tard, Perpère est démis de ses fonctions. Le retour de Roche, reste néanmoins d'actualité et Francis Graille, fraîchement installé, le nomme responsable de la cellule recrutement. Un poste loin d'être aisé quand l'entraîneur se nomme Vahid Halilhodzic et qu'il a une fâcheuse tendance à n'écouter que lui-même. Roche fait le dos rond et apprend doucement son nouveau métier de dirigeant.
"Je ne me substitue pas à l'entraîneur, chacun son job"
Après le licenciement de Halilhodzic, Graille le nomme directeur sportif. Mais, il n'occupera cette fonction que trois mois, car à Paris, cela fait longtemps que la stabilité n'est plus de mise. Blayau remplace Graille et nomme Jean-Michel Moutier patron du secteur professionnel, alors que celui-ci était jusqu'alors sous les ordres de Roche. L'ancien défenseur est donc rétrogradé au rang de responsable de la formation.
Alain Roche admet sans broncher cette mise à l'écart. Il poursuit son chemin tranquillement. Et presque naturellement, l'une des premières décisions d'Alain Cayzac sera d'en faire son bras droit. Il ne faut pas oublier que c'est Alain Cayzac, lui-même, qui a fait revenir l'ancien défenseur au club en 2003.
"Chargé de la politique sportive du PSG", il s'occupe essentiellement du recrutement et de la formation tout en prenant garde de ne pas trop s'immiscer dans la vie de l'équipe pro. "Je ne me substitue pas à l'entraîneur, chacun son job", précise-t-il au journal Le Parisien.
Au sein même du club, il est sujet aux critiques et certains estiment qu'il n'a pas les épaules assez larges pour occuper une telle fonction. Les remarques ne le surprennent pas, il y a longtemps qu'il ne se fait plus aucune illusion sur le monde du football. Alain Cayzac prend sa défense. "Tous les reproches qu'on lui fait sont injustifiés, affirme le président du PSG. Alain connaît très bien le football, il est grandement respecté dans le milieu. Ses jugements ne sont pas politiques, mais sincères. Il a une forte envie d'apprendre et une bonne compréhension des impératifs économiques d'un club. Et puis, surtout, il possède une grande honnêteté intellectuelle. J'ai une très grande confiance en lui. Il va devenir un très grand manager comme on en trouve au Barça, au Bayern ou à l'Ajax" explique-t-il au journal.
L'intéressé ne s'enflamme pas et reste lucide, car il sait qu'à Paris la roue tourne plus vite qu'ailleurs. "Je suis très heureux de mes nouvelles fonctions mais, comme le président et l'entraîneur, ma réussite est liée à celle de l'équipe. On croit qu'on a bien travaillé sur le recrutement, mais ce sont les résultats qui décident, on saura au mois de juin si on s'est trompés ou pas. C'est la loi."