C'est ainsi que Paul Le Guen s'est adressé à ses joueurs, dans les vestiaires de Marcel-Picot, après la belle victoire (0-3) du Paris-Saint-Germain sur Nancy, invaincu à domicile jusqu'à cette 25e journée. "Bravo pour la victoire ! C'était important que vous gagniez ce soir. Mais le contenu du match n'était pas bon du tout !" Voilà qui a du faire l'effet d'une douche froide sur une équipe qui ne s'est imposée qu'à deux reprises cette saison par trois buts d'écart ou plus : le 13 décembre 2006 contre le Panathinaïkos (4-0) en Coupe de l'UEFA et le 7 janvier dernier face à Nîmes (3-0) en Coupe de France.
Pourtant, les joueurs du Paris-Saint-Germain sont loin d'être naïfs ou de manquer de recul sur leur réussite subite. Ils sont même plusieurs à reconnaître que la victoire à Nancy, et dans une moindre mesure celle contre Monaco (4-2), s'est moins jouée sur les qualités déployées par l'équipe que sur les circonstances du match, favorables à chaque fois au club de la capitale. Héros de la partie à Nancy, Mickaël Landreau s'est fait le plus lucide : "Nancy a fait un très bon match pendant plus d'une heure et nous a mis trop souvent en danger. Collectivement, j'estime que nous avons un peu plus souffert que d'habitude. Nous avons concédé beaucoup trop d'occasions. Nous sommes donc loin d'avoir été parfaits."
Bernard Mendy a quant à lui a pointé le manque de rigueur défensif : "On a concédé beaucoup d'occasions. Il faut que l'on fasse attention à ne plus reproduire des erreurs qui auraient pu nous couter cher ce soir. On a fait des erreurs défensives, dans le placement ou dans des passes mal ajustées dans l'axe. Si on élimine ces petits problèmes et si on est plus compacts, on peut espérer mieux. Mais au-delà des trois points et des trois buts, on peut mieux faire." De son côté, Pierre-Alain Frau a eu tout loisir d'apprécier les difficultés de son équipe depuis le banc de touche (il est rentré en jeu à la 60e minute): "Tactiquement, par exemple, il est vrai que nous ne sommes pas au point sur tout le match."
Mais tout n'est pas à jeter dans les trois dernières rencontres, loin s'en faut ! Si Paris avait montré autant de réalisme depuis le début de saison, nul doute que ces difficultés seraient apparu comme quantité négligeable aux yeux de supporters et des observateurs. Mais la position du PSG (15e du classement, deux points seulement devant le 1er relégable) invitent tout un chacun à la prudence, sinon à la vigilance. C'est pourquoi les joueurs tiennent à s'appuyer sur le positif et notamment sur la belle victoire ramenée d'Athènes (0-2) par les joueurs habituellement remplaçants, qui constitue pour l'heure une sorte de match référence.
Pierre-Alain Frau note ainsi "une amélioration dans l'état d'esprit et dans la volonté de bien faire. Et puis, même quand on est moins bien, on gagne. C'est encourageant. On est dans une bonne période et on reprend confiance en nous." Mickaël Landreau abonde en ce sens : "Ce qui est intéressant désormais, c'est le dynamisme qui nous habite. Vivre ensemble en gagnant, c'est quand même mieux." Enfin, Peguy Luyindula réfute l'idée d'une fortune dont les joueurs seraient étrangers. "Pour moi, ce n'est pas de la chance, c'est de la réussite. La chance est imméritée alors que la réussite, elle, vient grâce au travail."
Le travail qui continue de nourrir le discours des Parisiens : "Il nous reste beaucoup à travailler. On partait de tellement loin que tout ne peut pas être parfait du jour au lendemain", déclare Frau. Quant à Mendy : "On ne s'occupe que de nous, pas des autres. On sait que la bataille pour le maintien sera difficile. On est sur la bonne voie, il faut rester concentré et continuer de travailler."
