Les alternatives
S'ils ne disputent pas tous les matchs, ces joueurs d'appoint sont importants pour l'entraîneur. Lorsque les circonstances le demandent, ils peuvent être sollicités pour pallier l'absence ou la défaillance d'un titulaire ou encore acquérir le statut si envié de "joker". Pour autant, leur trajectoire diffèrent : quand l'un s'est imposé en cours de saison, l'autre a au contraire été peu à peu mis sur la touche. Quand l'un a été suspendu des terrains sur une longue période, l'autre a quitté le club en cours d'année.
Avec déjà 18 titularisations à seulement 19 ans, Chantôme réalise, pour sa première saison comme professionnel, un parcours étonnant. Dès le début de saison, Guy Lacombe a voulu lui montrer qu'il comptait sur lui : régulièrement convoqué dans le groupe, il s'est offert le luxe d'entrer en cours de jeu plusieurs fois, lors du Trophée des Champions (son baptême du feu), en Championnat et en Coupe de l'UEFA. Sa 1re place de titulaire a été acquise en 16es de finale de Coupe de la Ligue, face à Lorient. Et à partir d'octobre, il va même déloger Hellebuyck de son poste. Dernièrement, l'avènement de Le Guen a très légèrement réduit son temps de jeu. De même, son influence sur l'issue des matchs reste à parfaire. Mais qui aurait pensé il y a seulement un an que Chantôme deviendrait un élément aussi important de l'effectif parisien ?
Pour sa première saison au PSG, Frau aurait pu espérer devenir une pièce maîtresse de l'équipe, fort de sa complicité avec Lacombe. Malgré un but inscrit dès la 1re journée, il effectue pourtant un départ mi-figue mi-raisin, du à des difficultés d'adaptation. Sa progression est brutalement interrompue par une expulsion pour faute grave sur le Sedanais Noro (9e journée). La LFP décide de suspendre le joueur pour une durée de deux mois. Cette décision atteint l'attaquant en plein cœur, lequel se sent victime d'une injustice. Après une blessure, qui ajourne son retour, il foule de nouveau la pelouse le 12 janvier, lors de PSG-Valenciennes. Depuis lors, Frau vit dans une situation un peu particulière puisqu'il est mis en concurrence sur le flanc droit de l'attaque avec Diané. A l'heure actuelle, aucun des deux n'a réussi à prouver qu'il y était indispensable, bien que Frau ait probablement réalisé son plus beau match à Nancy, lors de la 25e journée de L1.
Bien qu'il se plaigne périodiquement du manque de confiance que lui témoignent ses entraîneurs successifs, Traoré a pas mal joué cette saison : titulaire à 16 reprises, il est entré en cours de jeu 4 fois. En fait, le problème du Malien semble se situer ailleurs : blessé à deux reprises (ce qui l'a empêché de participer à huit rencontres), il n'a en outre absolument pas tapé dans l'œil de Paul Le Guen à son arrivée de Glasgow. Depuis quelques semaines cependant, le stoppeur joue davantage (il a même marqué à Athènes, en Coupe de l'UEFA), même s'il est parfois utilisé dans les toutes dernières minutes pour densifier les rangs de la défense.
Le cas Hellebuyck est édifiant : débarqué de l'AS Saint-Etienne, le milieu de terrain n'espérait sans doute pas une place de titulaire. Pour autant, ce joueur expérimenté imaginait-il que son implication se limiterait à 15 titularisations ? Dans un premier temps, Lacombe a semblé pourtant lui faire confiance. Lors du 1er tour de Coupe de l'UEFA, il obtient une première place de titulaire, face à Derry City. Malheureusement, ses prestations quelconques les semaines suivantes, malgré un but à Monaco, ravisent l'entraîneur. L'automne est pénible pour le joueur, qui ne joue quasiment jamais et est parfois laissé à disposition de la CFA. Durant l'hiver, il parvient de nouveau à se faire une petite place et enchaîne les matchs, sans pour autant convaincre. Mais l'arrivée de Le Guen va couper net cette dynamique et Hellebuyck va de nouveau vivre des moments difficiles. Même s'il a fait appel à lui pour AEK Athènes-PSG (Coupe de l'UEFA) et PSG-Sochaux (Coupe de France), on ne s'aventurera pas à dire que la fin de saison sera joyeuse pour le joueur...
Mulumbu. C'est, dans une moindre mesure que Chantôme, la grosse surprise de la saison qui court. A 20 ans, il cumule déjà 11 titularisations. Contrairement à son ancien coéquipier de CFA, il n'a pas fait partie dans un 1er temps des plans de Lacombe. Une première convocation lors de la 9e journée face à Sedan, puis un bon 1er match à Auxerre, une journée plus tard, changent la saison du Congolais. S'il ne participe pas à toutes les rencontres, loin s'en faut, il est appelé régulièrement pour suppléer Chantôme et Cissé ou encore augmenter les rangs du milieu de terrain lorsque l'équipe évolue en 4-3-3. Et s'il n'a pas encore réussi à enchaîner plus de trois matchs comme titulaire, nul doute que Mulumbu sera encore sollicité d'ici la fin de l'année...
PauloCesar a été vendu à Toulouse fin janvier, où il fait son trou. Au PSG, sa saison a été pour le moins chaotique (10 titularisations), malgré des statistiques honorables (1 but et 3 passes décisives). Tour à tour titulaire et remplaçant, il n'a jamais pu prouver être à même de devenir un élément indispensable, tout en n'arrivant pas à démontrer le contraire. En fin d'année 2006, le Brésilien a semblé devenir une sorte de joker aux yeux de Lacombe, mais ce calcul ne s'est pas avéré payant, les entrées du joueur n'ayant aucune incidence sur les scores. Au final, PauloCesar est parti en laissant un gout étrange aux supporters du PSG, où pointe le sentiment d'un talent pas exploité à fond...
Attention, statistiques trompeuses ! Car si Rodriguez n'a été titulaire que 10 fois cette saison, il est aussi le seul joueur a être aussi souvent entré en jeu en cours de match : 15 fois ! C'est dire si le profil de l'Uruguayen, de même que son âge, apparaissent comme des obstacles à sa titularisation. Et pourtant, ses chiffres sont impressionnants puisqu'il a déjà offert 5 passes décisives à ses coéquipiers. Dernièrement, il est très en forme et a marqué deux buts coup sur coup contre Valenciennes en Coupe de France puis face à Monaco, lors de la 24e journée. Quelque peu enclin à la blessure, Rodriguez doit surtout veiller à ne pas se faire sanctionner aussi systématiquement – un comble pour un joueur qui ne fait que des bouts de match – s'il ne veut pas freiner sa prometteuse carrière.
