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Leclub PSG : Les raisons d'une terrible saison

Publié le 03 Juin 2007 à 00h50 par Jool
Leclub  PSG : Les raisons d'une terrible saison
En s'imposant il y a quelques jours à Lorient, le Paris Saint-Germain a certainement achevé la pire saison de son histoire. Une saison qui, dès le départ, a eu son lot de mauvaises surprises et de rebondissements néfastes. Pourquoi le PSG en est-il arrivé là ? Tentative d'explication(s).

L'arbitrage

Guy Lacombe a souvent fait de l'arbitrage une des principales causes des mauvais résultats du PSG. Raillé par les media sur ce point, l'Aveyronnais n'avait en fin de compte pas réellement tort, même si l'excuse a souvent pu paraître facile. Paul Le Guen, à son arrivée, s'était également étonné de constater que son équipe était parfois arbitrée de manière étrange.

On a beaucoup parlé cette saison d'un certain Sochaux - PSG. Pourtant, les mauvaises décisions ont commencé avant le début du championnat. 30 juillet 2006 : Lyon "reçoit" le PSG au stade Gerland dans le cadre du Trophée des Champions. L'équipe parisienne réalise un bon match et mène même à la marque grâce à une reprise de Jérôme Rothen (63ème minute). L'OL pousse, mais Paris tient. 71ème minute : l'arbitre siffle un penalty pour Lyon suite à une soi-disant poussée d'Armand sur Källström. Lyon égalise et remportera quelques minutes plus tard le Trophée des Champions, aux tirs au but.

Ce match, symbolique sur bon nombre de plans de la saison parisienne, marquera le début d'une longue série au niveau de l'arbitrage. A Sochaux, bien sur, où Yepes concède deux penalties pour des tirages de maillot d'une part peu évidents et d'autre part habituellement non sanctionnés sauf à de rares exceptions comme...le PSG - OM de septembre, où une nouvelle fois Yepes sera injustement sanctionné, ce qui amènera l'arbitre à siffler un penalty de compensation pour le PSG...

Les décisions défavorables au club se sont ensuite accumulées, comme face à Bordeaux (but de Rozehnal refusé pour une faute inexistante, main bordelaise dans la surface), à Nantes (un coup de coude sur Diané non sanctionné, un penalty oublié pour une faute sur ce même Diané), à Lyon (en Coupe de la Ligue, Wiltord est hors-jeu sur son premier but, en championnat, Armand est injustement sanctionné et Paris encaisse un but sur le coup franc), face à Toulouse (pas de penalty pour une main évidente d'un Toulousain), à Lille (but nordiste suite à un coup franc sifflé pour une faute parisienne inexistante) ou encore à Sedan (penalty oublié pour une faute de Diané). La plupart des évènements de cette liste - loin d'être exhaustive - ont largement influé sur les résultats du PSG.

Bien sur, le club de la capitale - surtout depuis l'arrivée de Le Guen - a également profité de quelques erreurs d'arbitrages, face à Monaco (hors-jeu sur deux des quatre buts parisiens, mais hors-jeu sur le deuxième but monégasque et peut-être faute de Koller sur le premier) à Nancy (penalty sifflé pour une main hors de la surface), ou à Toulouse (but toulousain refusé alors que le ballon n'est pas sorti du terrain). En comparaison avec la liste des erreurs défavorables au club, celle-ci est bien maigre...

Un mental trop souvent déficient

Elément prépondérant dans le football, le mental a fait défaut aux joueurs parisiens pendant une bonne partie de la saison. Leur incapacité à conserver le score (Lorient, Sochaux, Marseille, Lens, Lyon (4 fois !), Le Mans, Tel-Aviv, Nantes, Troyes...) et leur difficulté à réagir après un but de l'adversaire (les exemples sont nombreux) ont compliqué leur tâche.

PSG - Tel-Aviv, un drame et des conséquences

La date du 23 novembre 2006 restera certainement comme la plus tragique et triste cette saison. Outre le lamentable spectacle offert sur le terrain (défaite 2-4), des affrontements ont eu lieu après le match, provoquant la mort d'un supporter parisien. Inutile de dire que l'ambiance, les jours suivants, a été très pesante...De plus, suite aux incidents, les tribunes R1 et R2 ont été fermées ce qui, conjugué à la grève d'une partie des supporters, a rendu le Parc des Princes bien triste et terne pendant plusieurs semaines, et n'a pas aidé des joueurs déjà en difficulté.

Un syndrome Parc des Princes ?

La transition est toute faite : et si, au fond, le PSG devait sa 15ème place à ses piètres performances à domicile ? De Lorient à Auxerre, en passant par Marseille, Lens, Bordeaux, Valenciennes et Saint-Etienne, sept équipes de Ligue 1 sont venues s'imposer dans la capitale, tandis que cinq autres (Nancy, Nice, Toulouse, Sochaux et Lyon) sont reparties avec un point. Soit, en termes chiffrés, 31 points perdus sur 57. Incroyable, quand on sait que le Parc des Princes est normalement l'un des stades les plus craints par les adversaires. Y a-t-il eu un syndrome Parc des Princes ? Peut-être, mais espérons que le bilan soit largement meilleur en 2007/2008.

Des insuffisances, tout simplement

"On n'a que ce qu'on mérite", selon l'adage...qui, parfois, peut se révéler faux. Mais il n'y a pas de fumée sans feu. Ainsi, force est de constater que les Parisiens n'ont pas été assez bons pour s'éviter un cauchemar qui s'est finalement bien terminé, sans toutefois virer au rêve. Comment expliquer la défaite initiale, face à Lorient, autrement que par la mauvaise prestation des Parisiens ? Et, au fond, comment expliquer tant de mauvaises performances sur une saison entière ? Il n'y a certainement pas de hasard.

Individuellement, rares sont les Parisiens qui ont réalisé une bonne voire simplement une correcte saison. Les déceptions ont été trop nombreuses - Kalou notamment, lequel a raté sa saison malgré un talent certain pour pouvoir espérer beaucoup mieux.

Collectivement, que ce fut dur également ! Plus que de véritables naufrages marqués par des scores très sévères (seul le match de Tel-Aviv peut être considéré comme tel), les prestations du collectif parisien ont trop souvent été beaucoup trop molles et dénuées d'esprit de révolte. Il aura fallu un tournoi de futsal pour enfin voir une équipe cohérente, qui a de plus en plus maîtrisé ses matches, comme l'atteste la victoire à Lorient.

Mais encore...

- PSG - Lorient, étranges débuts en prélude d'une saison cauchemardesque : Si mal démarrer le championnat n'est pas forcément mauvais signe - souvenez-vous 2003/2004 -, cela fait toujours mauvais effet. Surtout lorsqu'on reçoit un promu - et que, accessoirement, l'auteur de deux des trois buts est un ancien Parisien, détesté des supporters, et qui ne fera rien d'autre de la saison... A l'époque, la thèse de l'accident avait été évoquée. Mais c'est celle de l'avertissement qui aurait du être retenue, au regard du bilan parisien à domicile. Quoi qu'il en soit, cette défaite initiale semble avoir pesé, puisque les joueurs l'ont par la suite souvent évoquée.

- Des choix contestables : Des reproches peuvent être soulevés concernant la Coupe de l'UEFA et les compositions d'équipe incroyablement défensives à Bucarest et Boleslav. Comme un manque d'ambition... Le positionnement d'Edouard Cissé au poste d'arrière droit à quelques occasions peut également être critiqué. Mais l'une des principales erreurs de Lacombe aura été de se priver de Rothen qui, par la suite, s'est montré très bon. Concernant Le Guen, on pourra regretter la composition alignée à Sochaux, en Coupe de France, pour reposer les titulaires...qui perdront trois jours plus tard à Sedan.

- Des carences physiques : L'équipe parisienne a à plusieurs reprises montré ses limites et difficultés physiques. Mauvaise préparation ? Accumulation des matches ? Toujours est-il que les joueurs n'auront pas été au top de leur forme cette saison...

- Les blessures de Clément et Yepes : Elles ont contrarié les plans de Le Guen. Le Breton avait en effet recruté Clément quelques jours après son arrivée. L'ancien Lyonnais, légèrement blessé semble-t-il, avait toutefois été aligné face à Valenciennes, en Coupe de France, ce qui lui avait valu se sortir sur blessure à la mi-temps, et de ne revenir que deux mois plus tard. Depuis son retour, il a toujours été titulaire et le PSG n'a perdu qu'une fois.

Quant à Yepes - blessé par Djibril Cissé -, il revenait en forme après un passage difficile, et Le Guen semblait compter sur lui en défense centrale.

Au rayon des absences, on pourra également évoquer celle de Frau, suspendu deux mois par une commission de discipline qui ne sanctionne pas D. Cissé, qui pourtant blesse Yepes dans des conditions assez similaires à celle de l'action entre Frau et Noro.

La terrible saison du Paris Saint-Germain semble donc être la conséquence d'une accumulation de facteurs défavorables, conjuguée à des tendances de long terme peu rassurantes. Espérons que le club ait mangé son pain noir...

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