La rupture du ligament interne du genou gauche de Coupet, habituel gardien titulaire de l'équipe de France, ne change pas l'approche de Landreau : "Quand j'ai appris la blessure de Greg, la semaine dernière, je me suis dit que le match le plus important restait celui contre Sochaux avec le Paris-SG. Ce n'était ni la Slovaquie, ni l'Italie, ni les suivants avc l'équipe de France. Pour ma part, je fonctionne étape par étape, car je n'ai jamais eu à proprement parler de plan de carrière. Vous savez, quand on débute en pro à dix-sept ans comme je l'ai fait à Nantes, alors qu'un gardien de but arrive en général plus tard, je ne vois pas trop ce que je pouvais prévoir pour la suite !"
Le gardien parisien admet ne pas faire l'unanimité mais ne s'en soucie guère : "De toute façon, je l'ai toujours ressenti et je le ressentirai probablement jusqu'à la fin de ma vie sportive. Tant mieux, je m'en nourris. J'ai, malgré tout, le sentiment qu'il existe moins de remises en question à mon sujet qu'il y a quelque temps."
La rencontre face à Sochaux n'a presque rien changé en termes de médiatisation, puisque l'ancien Nantais est de toute façon très observé depuis son arrivée dans la capitale : "Depuis que j'ai signé au PSG, je suis tout le temps attendu, davantage regardé. Et là encore plus. Mais ma force, c'est de me dire que je ne suis jamais arrivé, donc..."
Le natif de Machecoul prend connaissance des critiques et des commentaires à son égard, sans toutefois leur donner une grande importance : "Je lis et puis j'oublie. De toute façon, quand on se retrouve tout en haut, on n'a plus le droit à l'erreur, on est critiqué, on est jalousé, aussi. C'est la vie. Mais je sais tout ce que j'ai fait pour en être là."
Lorsqu'on lui rappelle qu'il ne compte que cinq sélections chez les Bleus, Landreau s'agace quelque peu : "Je ne suis plus un gamin ! Vous avez regardé le nombre de matches comme remplaçant que j'ai derrière moi ? Quarante-huit ! C'est énorme. Les gens ne se rendent pas comptent du vécu emmagasiné depuis 2001. J'ai été quarante-trois fois le gardien des Espoirs. J'en suis à 374 matches de L1 et 39 de Coupes d'Europe. J'ai participé à une phase finale de Coupe du monde en Allemagne, en 2006, et à une autre du Championnat d'Europe au Portugal, en 2004. Et là-bas, je n'ai pas dormi !"
Le fait de ne pas avoir joué beaucoup de rencontres en Ligue des Champions ne l'inquiète guère : "Qui, en France, aujourd'hui, à part Coupet, joue en C1 régulièrement ? (...) Jouer la Ligue des Champions tous les ans est génial, c'est enrichissant, mais je vis ma vie, autrement. Je me répète, mais j'accumule avec le PSG les matches à pression."
En cinq sélections, le gardien du PSG n'a pas encaissé le moindre but. Est-ce un challenge supplémentaire ? "Je me prépare toujours pour ne pas prendre de but ! Mais l'important, surtout, c'est que les Bleus gagnent ou, comme en Italie, le 8 septembre prochain, ne perdent pas. De toute façon, je sais bien que j'en prendrai, un jour ou l'autre."
Cette place provisoire de titulaire constitue-t-elle une fin en soi ? "Surtout pas ! C'est une continuité, car je ne me sens pas arrivé."