Après avoir subi des cours de ch'ti, va-t-il falloir que 19 millions de français retournent se taper des leçons de langue, cette fois pour apprendre à parler le toulousaing (con) ? Au vu des propos utilisés par M. Casanova, professionnel de l'éducation, pour justifier de son comportement honteux, il est permis de se le demander.
Vous vous souvenez des livres d'anglais de votre enfance ? Allez, c'est reparti, avec la nouvelle méthode Casanova, éducateur au TFC : younite oane, léssone oane : voilà comment on dit « coup de pression » en idiome Midi-Pyrénéen.
"À la mi-temps, on a demandé au 4e arbitre s'il avait revisionné les images de la faute flagrante sur Mansaré. "
Bon alors déjà, un défenseur qui fait contact à l'entrée de la surface, ça donne une « éventuelle faute litigieuse » au Stade de France, mais sur les bords de la Garonne, on appelle ça « faute flagrante », vous noterez... Mais ensuite, quand vous parlerez le Toulousaing (con), pensez à vous inspirer du ton général... Très important.
Faut-il vraiment avoir l'esprit mal tourné pour imaginer que M. Casanova a recours à quelques euphémismes dans cette version des faits, toute tressée de fleurs fraîches ? Le monde du foot étant ce qu'il est, on a tendance à croire que lorsqu'un dirigeant prend à partie un arbitre dans les couloirs, ce n'est pas anodin. On pourrait même, pauvres de nous, en arriver à penser à la lumière de nombreux exemples vécus que M. Casanova est arrivé agressif, interpellant l'arbitre dans le seul et unique but de bénéficier en seconde période de ce que l'on appelle communément un arbitrage de compensation...
Cela aurait été se tromper ! Eh oui... Car imaginer la tentative d'intimidation, c'était rester encore en-dessous de la vérité ! Pour ceux qui en doutent, Jérôme Touboul commente ainsi la teneur des propos toulousains (con) dans L'Equipe.
"Un discours qu'aurait également relayé auprès de l'arbitre Alain Casanova, dans un langage assez fleuri."
Or, si de ce côté de la Francilienne on ne parle pas l'Occitan, on comprend en revanche assez bien le dialecte touboulien, usité par cette presse parisienne honnie et partisane (double pléonasme dirait Dieuze) qu'est L'Equipe. En fait Casanova a juste traité sa mère à l'arbitre assistant.
Fin de la leçon 1. Donc la prochaine fois que vous entendez un autochtone de Haute-Garonne dire qu'il a « demandé quelque chose à un passant », vous saurez qu'en fait il l'a agoni d'injures. Ca peut vous servir au moment de vous conformer aux coutumes locales en vacances, quand il s'agira de « demander votre chemin » à un Naturel (<----c'est du Rousseau).
Seulement voilà, les Parisiens, ces salauds (et re-pléonasme) n'ont pas accepté sans piper que M. Casanova aille, d'après lui, si gentiment s'enquérir du bon état de l'écran de contrôle du 4ème arbitre. Un brave entraîneur adjoint qui, en hôte prévenant, ne faisait que s'inquiéter des conditions de travail de l'assistant de M. Fautrel, bref, le gars sympa... et les Rouge et Bleu qui s'énervent et lui prêtent de mauvaises intentions ? Quelle honte !
"A la mi-temps, alors que nous demandions au quatrième arbitre s'il avait visualisé les images et s'il pensait qu'il y avait penalty (sur Mansaré), les joueurs parisiens ont dit « Arrêtez d'influencer l'arbitre » et nous ont insultés, voilà ce qui s'est passé."
Mais non M. Casanova ! Ils ne vous ont pas insulté enfin ! Ils vous ont « demandé » comment vous alliez... Désireux de bien faire, les joueurs du PSG prenaient simplement de vos nouvelles en Toulousaing (con) ! Quelle triste méprise. Si c'était pourtant pas sympa de faire l'effort de parler la langue du coin... Et Casanova qui se vexe. C'est ballot. Ou alors il y aurait deux poids deux mesures dans le monde si gazouillant du brave entraîneur des gardiens toulousaings (con) ? On n'ose y croire.
Mais poursuivons avec le récit de Jérôme Touboul, que Dieuze a classé parmi les suppôts de la grande capitale (rien à voir avec les médicament administrés par voie rectale. Quoique...) :
"L'adjoint d'Elie Baup aurait également tapé Mario Yepes derrière la tête lorsque les deux équipes ont rejoint les vestiaires à la mi-temps. Ce qui a entraîné une forte colère du défenseur colombien (...)"
Donc Casanova il est soft, Play it like Zidane, on lui « demande » un truc, et lui après direct il tape. Alors ce con de Yepes (qui n'est même pas français, notons-le avec Touboul), qui s'énerve pour ça ? Tsss...
Revenons-en plutôt au parler local, et passons à la leçon 2.
Il faut savoir que là-bas, aux bords de la Garonne, il existe quelques faux-amis. Par exemple « pieds » ne se dit pas comme à Paris. Eh non, à la place, à Toulouse on dit « euphorie ». L'exemple de maître Casanova :
"En fin de match, lorsque nous avons égalisé, je me suis retrouvé devant le banc parisien porté par l'euphorie."
Voilà. Le gars qui sort de son banc de touche, va faire cinquante mètres pour « demander un truc » (notez l'élève appliqué qui réinvestit à bon escient les expressions du cru) mais c'était pas vraiment de sa faute. Il s'est retrouvé là limite par hasard, à l'insu de son plein gré.
"Lorsqu'il avait ouvert le score, Mendy était venu nous chambrer. Il a pris ça pour une provocation. Il s'est levé et il est venu vers moi. Mais nous n'avons pas échangé de coups. J'ai été expulsé parce que le 4e arbitre a estimé que j'avais cherché à provoquer."
Mendy a toujours été un provocateur né. Là, le défenseur reconverti est passé devant le banc toulousaing (con) et les a regardés de travers. Ceci étant, le strabisme de notre suBer' nardMendy étant ce qu'il est, comment aurait-il pu les regarder autrement que de travers ?
Mais la logique sémantique est à noter. Le J'ai rien fait, c'est pas de ma faute, c'est l'euphorie qui m'a téléporté à la Star Trek, et d'ailleurs Mendy en y réfléchissant il l'avait bien cherché que je vienne le narguer à deux mètres, typique de la défense toulousaine, est ici assez superbe.
Ceci étant que l'on se rassure, contrairement à ce qui s'est passé dans les vestiaires avec Yepes, là, Casanova n'a pas eu le temps de frapper Mendy. Ouf... Sauvés. Rien de grave donc. Mais quel dommage qu'avec ces provocateurs de la Capitale (qui se croient partout comme chez eux) il y ait toujours des soucis...
Allez, tout est bien qui finit bien finalement. D'ailleurs, l'arbitre a été super fort en fait, maintenant que les Toulousains y pensent (comme quoi, il n'y a qu'à « demander »). Autre satisfaction après cette séance d'excuses minables, on est restés à deux doigts de voir Casanova conclure en citant l'adage sudiste préféré des Parisiens... Mais si, vous savez, le vieux cliché là, qui excuse tout : « c'est pas grave, ils ont le sang chaud, c'est que eux là-bas eux ils ont le soleil ». Ouf, on a échappé à ça de la part de l'adjoint de Toulouse, ça aurait été la compile...
Sauf qu'après vérification, Elie Baup s'en était déjà chargé pour lui...
"Je n'ai rien vu mais bon, des gamineries... des balbutiements, par la faute de la chaleur."
Attendez, pas sur d'avoir compris là... Il explique bien "qu'il n'a rien vu, donc qu'il en parle, et que c'est pas de leur faute, vu que là-bas ils ont le soleil (con)", ou ça vient du décalage horaire ?
Comme quoi, les langues étrangères, ça donne pas toujours envie de découvrir d'autres cultures...