Lors de la saison 2004-2005, le PSG de Fournier était sixième du championnat, à deux points de la deuxième place, lorsque Pierre Blayau, président en exercice, décida de le démettre de ses fonctions. Episode douloureux mais que l'intéressé commente désormais la tête haute dans le "Journal du Dimanche" du 28 octobre : "Pour moi c'est une fierté d'avoir amené le club à cette position alors que beaucoup de gens disaient que je n'avais pas le niveau. Je suis redevenu supporter du PSG quand Paul a repris l'équipe, parce que c'est mon pote. Il y a juste des personnes dont je ne veux plus entendre parler. Tout cela est désormais derrière moi. Aujourd'hui je regarde devant avec le Nîmes Olympique."
Milieu de terrain défensif emblématique du PSG dans les années 90, Laurent Fournier n'en a pas moins été formé à Lyon, où il a fait ses premières classes entre 1980 et 1988. Qui donc a-t-il soutenu dimanche soir ? La réponse ne se fait pas attendre : "Je suis à 2000 % derrière Paul ! Pour tout ce qu'il fait. Ses choix tactiques, humains... Tout. Je souhaite que ça marche pour lui."
L'ancien joueur du PSG évoqué également la traversée du désert qu'il a subie durant deux années : "J'étais abattu. Mes amis m'ont aidé à surmonter cette épreuve. Ma passion était intacte. J'aurai pu entraîner des enfants, comme je l'ai fait dans mon village en région parisienne. Ce qui a été difficile, c'est de répondre à la question : suis-je capable de replonger dans la compétition ? Longtemps, je ne me suis pas senti mentalement prêt à entraîner un nouveau club. J'ai refusé des propositions tout de suite après le PSG : Châteauroux, Strasbourg... Le Mans m'a contacté à l'intersaison 2007, mais ils ont finalement préféré Rudi Garcia. J'ai eu des propositions de l'étranger, au Maroc, en Chine. Ca ne m'intéressait pas de partir juste pour prendre de la thune, sans ma femme et mes trois enfants, qui sont tous à l'école. J'ai été footeux pendant vingt ans, je ne veux plus repartir loin des miens. Là, nous avons fait un effort parce qu'il y a un projet intéressant à Nîmes. Si on monte en Ligue 2, ils me rejoindront."
Laurent Fournier reconnaît avoir envisagé d'abandonner le métier d'entraîneur, du moins momentanément : "J'ai suivi une formation de journaliste multimédia. J'ai d'ailleurs été consultant pour quelques matches sur W9. J'ai aussi mes diplômes de prof de sport, je pourrais faire du coaching. Si j'avais encore été sans club l'année prochaine, j'aurais surement fait autre chose. Sortir du foot, y revenir si l'occasion se présente, ça ne me pose pas de problème. De temps en temps, ça fait du bien de se laver la tête."
Quelle est le perception de Fournier de son métier ? "Je me rends compte qu'il devient de plus en plus difficile. Il y a de la pression. Quand je revois tout ce qui a été écrit sur moi, ma nomination, mon renvoi... Je me dis qu'il faut arrêter de se prendre la tête. C'est surtout mon mental qui a changé. Je suis là pour prendre du plaisir. Aujourd'hui, si humainement ça se passe mal, je me casse. Il faut d'abord être en phase avec ses dirigeants. Si c'est pour refaire ce que j'ai fait au PSG avec un président auquel ma tête ne revenait pas, mieux vaut rester chez soi."